Dans un rapport sur l'utilisation de l'argent européen par les fonds fiduciaires et la facilité en faveur des réfugiés en Turquie, les Socialistes & Démocrates ont ajouté la nécessité d’améliorer le contrôle et la transparence démocratiques. L’apport du Groupe S&D a fait en sorte que le rapport, adopté ce 13 juillet, envoyait un message fort à la Commission européenne : celle-ci ne doit pas oublier les politiques de développement et le respect des droits humains et de l’État de droit, plutôt que de se focaliser exclusivement sur la gestion des flux migratoires.

Le Groupe S&D a obtenu que le rapport souligne le fait que des objectifs de long terme, comme l’éradication de la pauvreté, l’amélioration de l’emploi, de l’éducation, de la sécurité alimentaire et des conditions de vie des populations locales, ne peuvent pas être relégués à des priorités secondaires du point de vue de la dépense de l'argent des contribuables européens dans les pays tiers du monde entier.

Les Socialistes & Démocrates demandent de tirer les leçons des dernières années. Il faut surmonter les contraintes qui ont entraîné la nécessité de créer les fonds fiduciaires. Dans cette optique, le Groupe S&D salue la création du nouvel Instrument de financement de l'action extérieure IVCDCI-Global Europe. En effet, celui-ci accroît la capacité budgétaire de l'UE à faire face à de nouvelles urgences, dans le respect des droits de contrôle et de surveillance démocratiques du Parlement européen.

Elisabetta Gualmini, eurodéputée et négociatrice S&D de ce rapport en commission des budgets, a déclaré ceci :

« Nous vivons dans un monde d’incertitude. Dans ce contexte, les capacités de gestion de crise de l’Union européenne sont essentielles pour assurer sa position mondiale, et en particulier par rapport aux pays de notre voisinage. Les Socialistes & Démocrates considèrent que le respect des droits humains n’est pas une option, mais une obligation pour toutes les politiques financées par l’Union européenne. »

« Par ailleurs, l’UE doit à ses citoyens la transparence totale de la mise en œuvre de ses projets, et en particulier de ceux relatifs à la gestion des frontières et des flux migratoires. La responsabilisation démocratique n’est possible que par la pleine implication du Parlement européen dans ce processus. Celui-ci doit pouvoir exercer pleinement son pouvoir de surveillance, d’autant plus que la majeure partie de cet argent provient du budget de l’UE. »

Pierfrancesco Majorino, eurodéputé et négociateur S&D de ce rapport en commission Affaires étrangères et en Comité d'aide au développement, a ajouté ce qui suit :

« Les fonds fiduciaires sont nés de la nécessité de riposter rapidement aux urgences. Trop souvent, cependant, ils ont échappé au contrôle démocratique du PE, et ont été détournés de leurs objectifs déclarés. La focalisation excessive sur l'endiguement des flux migratoires a détourné des ressources des objectifs de développement vers des objectifs à court terme. Cela fait partie intégrante d’une logique dangereuse d’externalisation de la gestion des frontières. Dans plusieurs cas, cela a entraîné de graves violations des droits humains, comme la scandaleuse et flagrante affaire dite des gardes-côtes libyens. Non seulement nous insistons sur le rôle du Parlement en matière de contrôle démocratique et nous dénonçons les dangereux détournements de fonds des objectifs de développement. Mais en plus, nous demandons un suivi indépendant du respect des droits humains. Parce qu’il faut enquêter à fond sur les événements passés et actuels. Ceci s’applique aussi à la facilité en faveur des réfugiés en Turquie, à laquelle il faut appliquer pleinement la transparence, le respect des droits humains et le respect des droits des réfugiés. »

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