Ce 22 avril, la commission Affaires étrangères du PE devait se prononcer sur son rapport annuel sur la Turquie, élaboré par l’eurodéputé S&D Nacho Sánchez Amor. Dans le texte de compromis déjà adopté, les eurodéputés affirment qu’il faut conditionner tout progrès des relations de l’UE avec la Turquie aux progrès de ce pays dans les domaines des droits humains et de État de droit.

Nacho Sánchez Amor, eurodéputé S&D et rapporteur permanent du PE pour la Turquie, a déclaré ceci :

« Il s’agit probablement du rapport le plus dur jamais élaboré par le PE au sujet de la Turquie. Il ne s’agit pas d’un hasard. C’est la conséquence de la régression permanente de ce pays en matière de droits humains et d’État de droit, ainsi que de la dégradation des relations entre l’UE et la Turquie, tombées au point le plus bas depuis des décennies. »

« Dans ce contexte, ce rapport envoie un message clair tant à la Turquie qu’aux autres institutions de l’UE, en particulier le Conseil. Le Parlement considère que les droits et libertés fondamentales ne peuvent être mis entre parenthèses, pour ne s’occuper que du reste des relations de l’UE avec ce pays. La situation critique de ces droits et libertés reste le principal obstacle aux progrès dans tout agenda positif susceptible d'être proposé à la Turquie. »

« Avec ce rapport donc, nous prenons acte des nombreux sujets d'inquiétude, qu'il s'agisse du rétrécissement de l'espace dévolu à la société civile, de la répression sévère menée contre toute voix critique, journalistes et partis d’opposition inclus, de l’inquiétante absence d’indépendance du judiciaire ou du retrait regrettable de la Convention d’Istanbul. Cependant, le rapport laisse la porte ouverte aux progrès. À condition, toutefois, que la Turquie confirme par des actes sa volonté déclarée de réformes, à commencer par le respect de ses engagements internationaux, dont les décisions de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH). Quoiqu’intervenue avec bien de retard, la libération d’Ahmet Altan est un signe positif récent. Pourquoi ne pas appliquer aussi d’autres décisions de la CEDH, celles qui concernent Osman Kavala et Selahattin Demirtaş ? »

« Enfin, le rapport envoie également un message clair de soutien et d’attachement au vaste segment prodémocratique et proeuropéen de la société turque, ainsi qu’un message de solidarité à nos deux partis frères, le CHP et le HDP. En cette période où il a été beaucoup question de sièges, je veux souligner que ceux qui devraient vraiment nous inquiéter sont les sièges des députés et maires dessaisis de leurs mandats.  Nous réitérons notre appel aux autorités turques d’abandonner le procès visant à interdire le parti HDP, et de permettre aux partis d’opposition de poursuivre leurs activités sans encombre. »

« Le regrettable incident du sofagate a totalement éclipsé le fait qu'après la pression considérable exercée par le PE et la société civile, les discours prononcés par les présidents von der Leyen et Michel à Ankara s’étaient rapprochés des positions du Parlement concernant l’exigence de respect des droits humains et de l’État de droit dans les relations UE-Turquie. »

Note aux rédacteurs :

Le résultat final du vote en commission AFET sera annoncé le 23 avril.  Ensuite, le rapport sera soumis à l’adoption par la plénière du PE de mai.

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