Dans le contexte du retrait d’Afghanistan des troupes des États-Unis et de l’OTAN, le Groupe S&D appelle les États membres de l’UE, l’OTAN et les USA à poursuivre leur assistance à ce pays à travers les pourparlers de paix avec les talibans. En effet, seul un cessez-le-feu négocié pourra instaurer une paix durable.

Le Groupe S&D estime que dans ce contexte, les femmes et les enfants afghans doivent être prioritaires. Les progrès réalisés en matière de droits des femmes sont une des principales réussites de ces 20 dernières années, et il faut les préserver. En conséquence, le Groupe S&D soutient résolument la conditionnalité au respect des droits humains attachée à l’engagement financier de l’UE*.

Elena Yoncheva, eurodéputée et négociatrice S&D de la résolution, a déclaré ceci lors du débat en plénière, ce 8 juin, avant le vote du 10 juin :

« Après 20 années de présence militaire suite à la chute du gouvernement taliban, et malgré quelques améliorations, la situation sécuritaire de l’Afghanistan reste extrêmement fragile et instable. Les talibans reprennent une fois de plus le contrôle de certaines parties du pays. Une nouvelle vague de violences s’est abattue sur les journalistes, des juges et des responsables gouvernementaux. L’année passée, le nombre de victimes civiles dépassait les huit mille, dont un grand nombre de femmes et d'enfants.  L’extrême pauvreté et la corruption continuent à régner, alors que le trafic de drogue et d’armes finance toujours les organisations terroristes. »

« La population afghane mérite la paix et la prospérité. Il est donc grand temps de repenser et de refondre nos politiques. L’UE ne peut plus s’en tenir à l’aide économique, elle doit s’affirmer en tant qu’acteur mondial dans la région. Il s’agit de réunir les autres acteurs régionaux et de soutenir l’équilibre des forces, afin de favoriser, au bout du compte, l’instauration d’une paix durable. »

Marie Arena, eurodéputée S&D et présidente de la sous-commission Droits humains du PE, a indiqué ceci :

« Je suis extrêmement inquiète que les femmes afghanes paient le prix principal de l’accord de retrait des troupes étatsuniennes. Elles craignent déjà que les talibans saisissent toute occasion pour reprendre le pouvoir et réinstaurer les règles oppressives mises en œuvre sous leur régime dans les années 1990. Ils avaient interdit aux filles de fréquenter les écoles et aux femmes de quitter leurs domiciles. »

« Nous ne pouvons pas permettre que cela se reproduise. Les jeunes filles afghanes doivent continuer à aller à l’école. Il faut s’assurer que les avancées limitées mais concrètes réalisées pour les femmes dans le domaine de l’instruction et de la participation à la vie politique et civile ne soient pas annulées. Dans cet esprit, nous demandons une conditionnalité forte au respect des droits humains, adossée à toute aide financière de l’UE pour la reconstruction du pays. L’UE doit avoir pour priorité la promotion durable des droits fondamentaux des femmes, y compris la lutte contre les violences sexuelles, sexistes, et domestiques, contre les mariages forcés et contre la limitation de l’accès aux soins de santé. »

Note aux rédacteurs :

Entre 2002 et 2020, l’aide de l’UE à l’Afghanistan était supérieure à 5,1 milliards d’euros. Lors de la conférence de Genève, l’UE s’est engagée à apporter à ce pays une aide supplémentaire de 1,2 milliards d’euros.

Eurodéputés impliqués
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Membre
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