Les Socialistes & Démocrates au Parlement européen ont critiqué la proposition avancée ce 22 septembre par la Commission, parce que ce texte n’ajoutait que deux nouvelles substances cancérogènes et une substance révisée à la liste des limites contraignantes d'exposition professionnelle. Les S&D appellent la Commission à améliorer la méthodologie générale en la matière, afin de mieux protéger la santé des travailleurs.

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l’emploi, a déclaré ceci :

« La moitié des décès sur les lieux de travail de l’UE est attribuée au cancer. Des millions de travailleurs, particulièrement ceux des secteurs de la construction et de la chimie, des produits de beauté et des vêtements pour enfants, sont exposés au quotidien à des substances dont la nature cancérogène est prouvée. En conséquence, nous saluons chaleureusement l’ambition affichée par le commissaire Schmidt de placer la santé et la sécurité au sommet de ses priorités. »

« Cependant, nous sommes déçus par le fait que sa révision ne prévoit que l'ajout de deux nouvelles substances cancérogènes et d’une substance révisée à la liste des limites contraignantes d'exposition professionnelle. De la sorte, l’objectif de 50 substances, prévu pour 2020, n’est réalisé qu’à moitié. Nous regrettons en particulier que des médicaments dangereux et des substances reprotoxiques n’y figurent pas. »

« Or, cette mesure devait sauver 100 000 vies au cours des 50 prochaines années. Si nous poursuivons à la vitesse actuelle et avec les mesures en vigueur, nous n’y arriverons pas. En conséquence, nous appelons la Commission à mieux protéger la santé des travailleurs, en améliorant les critères et les procédures d’ajout de substances dangereuses à la liste. Pour garantir un haut niveau de protection, il faut calculer les limites d’exposition en fonction du niveau de risque et non d’une analyse coûts-bénéfices. Au nom de la transparence, il est temps de faire la lumière sur le processus actuel plutôt opaque de calcul de ces limites. Dans le même esprit, nous voulons aussi en savoir plus sur le mode de mesure de l’exposition. En effet, des différences de concentration des substances sont susceptibles de produire des résultats et des conséquences très différentes. »« Nous attendons donc de la Commission qu’elle présente rapidement sa nouvelle stratégie d'amélioration de la santé et de la sécurité des travailleurs. Nous attendons de la Commission qu'elle tienne sa promesse de révision des règles en vigueur à la lumière de la pandémie de COVID-19. La protection de la santé des travailleurs doit primer. »

Note aux rédacteurs :

En 2015, la Commission s’engageait à définir 50 limites contraignantes d'exposition professionnelle à l’horizon 2020. Au cours de la dernière législature, la Commission avançait trois révisions à cette réglementation. Celle d'aujourd'hui est la quatrième, qui ajoute trois nouvelles substances : le cyanure de vinyle, les composés du nickel et le benzène.  

Le cyanure de vinyle peut provoquer le cancer du cerveau et des glandes mammaires. Il est utilisé dans la production de certains plastiques, caoutchoucs et produits chimiques.

L’exposition à divers composés du nickel accroît le risque de cancer pulmonaire et nasal. Ces composés se trouvent sur des lieux d’exploitation minière, de fusion, de soudure, de fonte et de meulage.

Le benzène peut causer des leucémies ainsi que d’autres cancers du sang. Le benzène est utilisé dans l’industrie du caoutchouc, les raffineries de pétrole, les usines chimiques, l’industrie de la chaussure et les industries liées à l’essence. Les travailleurs de la sidérurgie, les imprimeurs, les techniciens de laboratoire, les employés des pompes à essence et les pompiers sont susceptibles d’exposition au benzène.

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