Ce 22 août, le premier ministre italien Matteo Renzi recevait sur l’île de Ventotene la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande. En prévision de cette rencontre, le président du Groupe S&D Gianni Pittella appelait à un nouveau commencement pour l’UE, afin de répondre aux défis mondiaux.
Gianni Pittella, président S&D, s’est exprimé comme suit :
« Depuis l’île de Ventotene, dépositaire d’une symbolique européenne forte*, l’UE doit faire l’objet d’une refondation. Il faut s’investir à nouveau dans les valeurs européennes et dans un projet politique qui permette à l’Union de mettre au rencart son approche austéritaire actuelle et sa myopie égocentrique. Il faut transformer les urgences en opportunités pour l'Europe. C’est précisément maintenant qu’il faut changer, alors que menace la désintégration. »
« Depuis Ventotene et face à la crise la plus profonde que l’Europe ait jamais traversée, face aux défis mondiaux, l’UE doit aujourd’hui renouveler sa volonté d’être ensemble et de réagir ensemble. »
« Dans cet esprit, le Groupe des Socialistes & Démocrates exhorte à initier un nouveau commencement. Il est impératif d'instaurer une nouvelle flexibilité financière pour enfin supplanter le pacte fiscal et permettre les investissements, la croissance et la création d’emplois. Il faut renforcer et relancer le plan Juncker 2 et donner la priorité à son pilier social. »
« La ré-union de l’Europe doit absolument débuter par la mise en œuvre intégrale d’une politique migratoire commune. Il est grand temps que tous les États membres fassent un pas décisif vers la solidarité, afin de permettre à l’UE d’accueillir les immigrants de manière efficace, tout en combattant à la racine les causes des migrations. »
« Par ailleurs, il faut renforcer la coopération dans les domaines des politiques communes de sécurité et de défense contre le terrorisme et la radicalisation. »
« Toutes les idées concrètes sont sur la table. »
« Or, le seul moyen de faire reculer les populistes et de sauver l’Europe, c’est de tenir nos promesses. En conséquence, l’UE doit enfin réaliser ses engagements, promptement et clairement. »
« Toutefois, nous ne pouvons laisser le lancement d’une refondation à la merci d'une approche purement intergouvernementale. Dans cette optique, l’Europe a besoin d’institutions européennes communes renforcées – Commission et Parlement européens en premier lieu. »
* C’est sur l’île de Ventotene qu’Altiero Spinelli, placé en résidence surveillée par le régime mussolinien, écrivit en 1941 (avec Ernesto Rossi) le « Manifeste pour une Europe libre et unie », considéré comme un document fondateur des valeurs européennes.
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