Ce 12 juillet, la Cour des comptes européenne présentait, en commission du contrôle budgétaire du Parlement européen, un rapport spécial consacré aux points d'accueil migratoires. Ce rapport souligne les grands progrès réalisés par l'Italie et la Grèce en matière de réception et d’accueil de réfugiés et de migrants. Par ailleurs, il met l’accent sur le fait qu’il faut résoudre d’urgence les problèmes provoqués par la surpopulation des points d'accueil. Dans ce contexte, les S&D ont exhorté une fois de plus les États membres à respecter leurs engagements et à intensifier leurs efforts en matière de répartition.

Caterina Chinnici, eurodéputée S&D et co-autrice du rapport spécial de la Cour des comptes consacré aux points d'accueil, a déclaré ceci :

« Le rapport de la Cour des comptes européenne souligne les défis auxquels est confrontée l’UE dans la gestion de la crise migratoire, et que l’Union a souvent répondu de manière inadéquate à cette crise. En effet, le fardeau principal repose toujours sur les premiers pays d’arrivée des migrants, en particulier l’Italie et la Grèce. Ceux-ci sont obligés d’affecter d’énormes ressources financières et personnelles pour satisfaire aux besoins d’accueil. »

« En effet, des données publiées récemment par l’Organisation internationale pour les migrations indiquent que depuis le début de l’année, plus de 100 000 migrants sont arrivés en Europe, dont 85 % en Italie et le reste en Grèce. À l’heure actuelle, tous les migrants sont enregistrés en Italie. Dans les points d'accueil, des travailleurs spécialisés sont affectés à la prise en charge des mineurs. Bien que ces points d’accueil bénéficient d’une assistance financière et du soutien d’Europol, du Bureau européen d'appui en matière d'asile (BEA) et de Frontex, cela reste insuffisant pour gérer une pression migratoire aussi massive et constante. »

« Dans ces conditions, nous pensons qu’il faut appliquer au Fonds Asile, migration et intégration ainsi qu’au Fonds pour la sécurité intérieure les règles financières qui régissent l’aide d’urgence. Et par-dessus tout, il faut accroître les ressources financières allouées aux pays de la ligne de front, afin d’améliorer l’infrastructure d’accueil. Par ailleurs, il faut étendre les services de protection et d’aide de l’enfance, en particulier pour les mineurs non accompagnés. Il faut aussi renforcer l'aide européenne aux autorités nationales qui luttent contre la traite des êtres humains, dont les enfants sont souvent les premières victimes. »

Inés Ayala Sender, eurodéputée et coordinatrice du Groupe S&D en commission du contrôle budgétaire, a ajouté ce qui suit :

« Le flux croissant de réfugiés et de migrants exerce une énorme pression sur l’Italie et la Grèce. En effet, la répartition prend beaucoup trop de temps. En conséquence, des milliers de migrants et réfugiés sont coincés dans des conditions horribles, sans espoir ni certitude à propos de leur avenir. Or, un nombre plus grand de personnes est prêt à fuir son pays durant l’été et à risquer sa vie pour atteindre l’Europe. Les États membres ne peuvent pas continuer à fermer les yeux sur cette situation. »

« En dépit des progrès réalisés par la Grèce et l’Italie en matière de réception et de capacité d’accueil, d’énormes problèmes subsistent, notamment l’absence d’installations appropriées. Les points d'accueil et les installations de réception sont bondés. Dans ces conditions, les autorités italiennes et grecques ont besoin de plus d'aide et de solidarité de la part de leurs partenaires de l’UE, pour pouvoir faire face à ces difficultés. »

« Or, la Cour des comptes européenne a estimé que les points d'accueil ont géré efficacement le flux migratoire entrant. En effet, ses rapports indiquent que le taux d’enregistrement de la Grèce est passé de 8 % en 2015 à 78 % en 2016, et celui de l’Italie de 60 % à 97 % pour la même période. Malgré ces chiffres impressionnants, l’approche par point d’accueil n’est pas et ne doit pas être l'unique réponse de l’UE à la crise des réfugiés. Par contre, la répartition et les mesures qui s’attaquent aux racines de la migration irrégulière constituent la solution. Dans cette optique, nous autres S&D nous battrons pour un régime d'asile européen commun et pour plus de solidarité entre États membres. »

Note aux rédacteurs

Les États membres se sont engagés à se répartir 160 000 demandeurs d'asile d’Italie et de Grèce d’ici la fin septembre 2017. Toutefois, seuls 18 000 personnes en ont bénéficié jusqu’à présent, soit juste 11 % du nombre convenu.

Les données du HCR indiquent qu’en Grèce, environ 50 000 demandeurs d’asile attendent d’être redirigés, d’ici septembre 2017, vers d’autres États membres où leurs demandes d’asile seront traitées.