Pour les S&D, l’accord sur la dette de l’Argentine doit permettre la relance du commerce avec l’UE, sur base du plein respect de la démocratie et des droits de l'homme

Le changement de gouvernement en Argentine peut donner un nouvel élan à la négociation d’un accord commercial et politique entre l’UE et le Mercosur. Cette évolution est positive, à condition toutefois que l’accord s’adosse à des normes sociales et environnementales élevées, ainsi qu’au renouvellement de la lutte contre la corruption. Voilà en substance ce qu'ont déclaré les eurodéputés Socialistes & Démocrates lors de la visite d’une délégation du Parlement européen à Buenos Aires, ce 30 mars.

La visite de la délégation du PE coïncide avec le vote du sénat argentin en faveur d’un accord avec les créanciers récalcitrants, pour mettre fin aux 15 années de procédures judiciaires consécutives au défaut de paiement de la dette nationale et pour recommencer à attirer les investisseurs internationaux.

L’eurodéputé Richard Howitt, coordinateur du Groupe S&D pour les affaires étrangères, et l’eurodéputé S&D Francisco Assis, président de la délégation pour les relations avec le Mercosur, étaient à Buenos Aires du 29 au 30 mars 2016, dans le cadre d’une délégation de sept personnes appartenant à la commission Affaires étrangères du Parlement européen (AFET).

La délégation a rencontré le président argentin Mauricio Macri, la viceprésidente de la République et présidente du sénat Gabriela Michetti, le ministre de l’Économie et des Finances publiques, Alfonso Prat-Gay, la ministre de la Sécurité Patricia Bullrich, ainsi que le ministre de la Production Francisco Cabrera. Elle s’est également entretenue avec des collègues parlementaires, des représentants de la société civile, des syndicats et des forces politiques progressistes.

Richard Howitt, eurodéputé et coordinateur du Groupe S&D pour les affaires étrangères, a déclaré ceci :

« L’Amérique latine est un partenaire international important de l’Europe, pour promouvoir la coopération dans des domaines comme la lutte contre le changement climatique, ou la résolution des conflits et le respect des droits de l'homme. Dans cette optique, il faut saluer les efforts résolus déployés par l’Argentine pour relancer ses relations avec l’Europe et la communauté internationale. »

« Le Groupe S&D était heureux d’entendre que les réformes auxquelles l’Argentine s’est engagée visaient à s’attaquer à la pauvreté et à réaliser une croissance inclusive. »

« À présent, il faut lancer des négociations pour un accord politique et commercial avec l’ensemble des pays du Mercosur. Un tel accord doit s’adosser à des normes élevées dans les domaines social, environnemental et des droits de l’homme. Il s’agit de faire en sorte que le surplus de prospérité économique sur les deux rives de l’Atlantique favorise l’équité sociale et le plein respect des droits et valeurs fondamentaux. »

« Par ailleurs, il ne faut pas que le vote relatif aux créanciers récalcitrants et qui met fin aux procédures judiciaires en attente dans les tribunaux américains, conduise à abandonner et ignorer des preuves de corruption, d’évasion fiscale et de blanchiment. Des assurances nous ont été données, lors de nos rencontres, que de telles preuves peuvent être utilisées et le seront pour poursuivre devant les tribunaux argentins les cas de corruption. Nous serons attentifs à la réalisation de ces promesses. »

Le Groupe S&D a aussi demandé que les pays du Mercosur renouvellent leur engagement envers leur parlement, le ‘Parlasur’. En effet, ils avaient appris que les salaires et les dépenses des membres de celui-ci n’avaient pas été payés.

Francisco Assis, eurodéputé S&D portugais, a ajouté ce qui suit :

« Le Groupe S&D est fier de présider la délégation du Parlement européen auprès des pays du Mercosur. Le plein respect de nos collègues du Parlasur constitue un élément important des efforts pour raviver la démocratie en Argentine et chez ses partenaires. »

« La visite de cette semaine visait à intensifier le dialogue interparlementaire, à envoyer un signal en faveur du lancement de négociations concernant un accord commercial et politique entre l’UE et le Mercosur, et à poser les jalons préparatoires à une rencontre plénière avec le Parlasur, qui pourrait avoir lieu cette année. »