Ce 27 septembre, la commission du Parlement européen créée pour enquêter sur les Panama Papers (commission PANA) a débuté ses travaux en entendant les journalistes d’investigation auteurs des révélations sur un système mondial d'évasion fiscale.

Peter Simon, eurodéputé et porteparole S&D pour la commission d’enquête PANA, a déclaré ce qui suit :

« À tous les égards, il convient de qualifier ce type de recel de crime organisé. Nous devons mettre fin à ces pratiques parce qu’elles constituent une industrie professionnelle secrète, qui choisit délibérément de ne pas prendre au sérieux les règles. Toutefois, cela ne concerne pas que le seul cabinet d'avocats Mossack Fonseca, mais bien de nombreux juristes, banques, consultants et autres intermédiaires. »

« Une fois de plus, les Panama Papers et les Bahamas Leaks confirment la nécessité d’agir à l’échelle mondiale pour mettre fin au recel d’avoirs. Nous devons prévoir des sanctions afin d’obliger les États rétifs à la collaboration, comme le Panama ou les Bahamas, à pratiquer plus de transparence. »

« Par ailleurs, il faut aussi traduire en justice les banques, cabinets d'avocats et consultants complices, qui vendent délibérément des sociétés de façade anonymes aux pratiquants du blanchiment, de l’évasion fiscale et d’autres activités criminelles. Dans ce contexte, l’UE doit jouer un rôle moteur et définir les normes internationales. En notre qualité de membres de la commission d’enquête, nous maintiendrons la pression, comme nous l’ont demandé les journalistes entendus aujourd’hui. »

Jeppe Kofod, eurodéputé S&D et corapporteur du Parlement européen, a ajouté ceci :

« Notre absence d’initiatives déçoit l’attente des lanceurs d'alerte européens. En effet, nous avons besoin d’un cadre européen de protection des lanceurs d'alerte comme Antoine Deltour et Raphael Halet. »

« Or, en ce moment précis les États membres de l’UE inculpent et condamnent ces lanceurs d'alerte, au lieu de les féliciter et de les protéger. Cela doit provoquer l’indignation – et cela doit changer maintenant. »

« Dans cet esprit, nous autres Socialistes & Démocrates européens nous battons pour l’instauration d’un cadre européen fort, garant que personne ne doive craindre des poursuites pour cause de révélation de pratiques illégales par des grandes entreprises, des banques ou des cabinets comptables. De même, nous nous battons pour l’imposition de pénalités lourdes aux bénéficiaires et aux auteurs de régimes fiscaux illégaux comme ceux révélés par les LuxLeaks, les Panama Papers et les Bahamas Leaks. »