Oui à un accord avec la Turquie, s’il se fonde sur le respect des droits de l'homme, déclare Gianni Pittella

Dans la foulée du sommet de l’UE sur la Turquie, qui a eu lieu ce 7 mars, le Groupe S&D organisait une conférence de presse à Strasbourg.

À cette occasion, le président du Groupe S&D, Gianni Pittella, a déclaré ceci :

« Nous ne pouvons considérer l’absence d’accord entre chefs d'État et de gouvernement comme un résultat positif. »

« En effet, notre Groupe estime qu’un accord avec la Turquie est indispensable pour stabiliser les flux de réfugiés. Toutefois, tout accord de ce type doit se fonder sur une collaboration sincère et ne pas constituer juste un échange de bons procédés. »

« En effet, la vie d’êtres humains est en jeu. Par conséquent, nos interventions doivent s'inspirer du principe de solidarité entre populations et entre pays. Nous disons non à un accord à tout prix, qui ne respecterait pas les droits de l'homme. »

« À nos yeux, tout accord doit poursuivre trois objectifs précis :
- nous devons aider la Grèce à maîtriser le flux migratoire, ce qu'elle est incapable de faire toute seule ;
- tout accord d’échange de réfugiés avec la Turquie doit se conformer aux obligations internationales en matière de droits de l'homme ;
- enfin, nous devons instaurer un cadre légal d’immigration en Europe. Dans le même esprit, nous devons combattre les passeurs et veiller à fermer les voies d’accès illégales à l’Europe. »

« Par ailleurs, en ce qui concerne l’avenir européen de la Turquie, il doit être clair que le processus d’adhésion de ce pays à l’UE, auquel nous croyons, et la gestion de la crise des réfugiés sont deux questions distinctes. Une adhésion à l’UE ne peut se fonder sur un marché donnant-donnant. D’autant que les récents événements en Turquie concernant la liberté des médias sont inquiétants et doivent être critiqués ouvertement. Pour faciliter le processus des négociations d’adhésion, la Turquie doit appliquer pleinement le protocole d’Ankara et reconnaître la République de Chypre. »

« Dernier point : il faut souligner que si nous voulons une solution durable à la crise des réfugiés, il faut tenir compte des racines de celle-ci et mettre fin à la guerre en Syrie. Dans cet esprit, le cessez-le-feu est une première étape prometteuse, et il doit être respecté. »

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