L’UE doit s’engager proactivement pour mettre fin à la crise au Venezuela et trouver une solution légale, déclarent les S&D

Dans l’attente du débat consacré ce 5 avril par le Parlement européen au Venezuela, le Groupe S&D a exprimé ses inquiétudes sur les récents développements dans le pays. Il a appelé l’UE et la communauté internationale à soutenir le dialogue entre le gouvernement vénézuélien et l’opposition.

Par ailleurs, les Socialistes & Démocrates ont salué la décision de la Cour suprême du Venezuela, d’annuler son décret dépouillant l'Assemblée nationale de son pouvoir législatif. Le Groupe reste toutefois en alerte par rapport aux tensions sociales et politiques persistantes dans le pays. Le Parlement européen votera vers la fin avril une résolution en la matière.

Elena Valenciano, eurodéputée et viceprésidente S&D, a déclaré ceci :

« La réaction internationale a obligé ceux qui tentaient de limiter l’autonomie de l’Assemblée nationale à effectuer un virage à 180 degrés. Cela constitue un témoignage important de l’efficacité de la médiation en cours. Dans cet esprit, l’UE doit soutenir les efforts de résolution légale du conflit vénézuélien. Nous demandons aux forces politiques de ce pays de respecter scrupuleusement la constitution. »

« Elles doivent définir un calendrier politique et le respecter. La démocratie doit être sauvée et appliquée ; d’autant plus que la démocratie est également indispensable à la relance économique. En effet, il règne actuellement au Venezuela une pénurie de produits alimentaires et de médicaments. Il faut libérer les dirigeants politiques afin de contribuer à la réconciliation et dépasser la confrontation par le dialogue pacifique. »

Ramón Jáuregui Atondo, eurodéputé S&D et coprésident de l’Assemblée parlementaire EUROLAT, a ajouté ceci :

« Les événements survenus la semaine passée au Venezuela sont inquiétants. La décision de la Cour suprême de dépouiller l'Assemblée nationale de ses pouvoirs était inconstitutionnelle et contraire à l’État de droit. La communauté internationale l’a dénoncée unanimement. Si nous saluons le fait que le système politique vénézuélien s’est corrigé à temps, les tensions politiques et sociales restent exacerbées et le risque d'aggravation est prégnant. »

« Dans ces conditions, le Parlement européen et la communauté internationale doivent continuer à soutenir le dialogue entre le gouvernement vénézuélien et l’opposition, seule voie pour réaliser une solution pacifique et démocratique dans ce pays. »

Francisco Assis, eurodéputé et porteparole  S&D pour EUROLAT, a pointé ce qui suit :

« Le 29 mars, la Cour suprême du Venezuela dépouillait l’Assemblée nationale de ses pouvoirs pour en assumer les fonctions. Cette intervention mettait fin à la séparation des pouvoirs dans le pays. Quelques jours plus tard et suite à une énorme pression internationale, la Cour suprême revenait sur sa décision, et tentait de persuader la population qu'il ne s'agissait que d'un malentendu académique. La vérité, toutefois, est que le gouvernement Maduro n’a jamais accepté les résultats des élections de 2015, et qu’il manipule la Cour suprême à sa guise. »

« Toutefois, quelque chose est en train de changer. Le virage à 180° pris par Nicolas Maduro indique que sa stratégie d’agression de l’opposition touche à ses limites, et que le climat de polarisation politique a atteint un tel point qu’il ne peut plus être résolu que par des élections. Dans ce contexte, l’UE doit insister sur la libération des prisonniers politiques et sur la planification d’élections régionales – qui auraient d’ailleurs déjà dû avoir lieu. »