Faute sur les supporters : pour Blatter, la saison est terminée (prématurément) ; le Parlement européen adopte une résolution qui condamne la corruption au plus haut niveau de la FIFA.
Sur initiative du Groupe S&D, le Parlement européen a adopté, à une vaste majorité, une résolution concernant les récentes révélations de corruption au plus haut niveau de la FIFA.
Petra Kammerevert, eurodéputée et coordinatrice S&D pour la culture et l'enseignement, a déclaré ceci :
« Le scandale de la FIFA témoigne de la nouvelle dimension atteinte par la corruption. Il constitue une gifle pour l’ensemble des supporters de football. Même si la démission de Blatter arrive très tardivement, il n’a jamais été seul en cause. La FIFA a perdu sa tête d’affiche, mais la question subsiste de savoir que faire du système Blatter. Au moment où la voie s’ouvre pour des réformes approfondies et un ajustement de la FIFA, il doit être hors de question que celle-ci poursuive comme si de rien n’était. »
« Le sport s’appuie sur des valeurs fondamentales comme le fair-play, l’esprit d'équipe et l’acceptation de règles. La société dans son ensemble adhère à ces valeurs. Or, la corruption menace ces valeurs positives fondamentales et détruit l’essence du sport. »
« Depuis de nombreuses années, les engagements volontaires, les réformes timorées et la commission éthique de la FIFA s’avèrent impuissants contre la mentalité de self-service arboré par de nombreux officiels de la FIFA. L’action persévérante du ministère public des USA démontre l’importance des poursuites pénales. Dans le même esprit, nous avons besoin d’une bonne gouvernance, adossée à des normes et règles internationales précises, garantes de l’intégrité du sport. »
« À partir d’aujourd’hui, la FIFA doit inscrire à son ordre du jour permanent l'instauration d'une culture de la transparence et de la responsabilité. Et pas seulement la FIFA. Toutes les associations sportives internationales doivent mettre en œuvre des directives de conformité plausibles, qui régissent leur éthique. Il faut des règles contraignantes et transparentes, adossées à des structures authentiquement démocratiques, contrôlées par une instance de surveillance indépendant ainsi que par un système judiciaire indépendant pour les associations, composé de personnalités intègres disposant d’une expérience judiciaire. »
« Par ailleurs, nous demandons à la Commission européenne de prendre ses responsabilités dans le domaine du sport et de lui apporter coordination et soutien. Il faut également envisager des mesures législatives au niveau européen, en particulier si des infractions pénales sont commises sous couvert de sport. »
Silvia Costa, eurodéputée S&D et présidente de la commission Culture et éducation du Parlement européen, a indiqué ce qui suit :
« Sans transparence et sans une gouvernance correcte, nous affaiblissons l'autonomie des organisations sportives et nous violons les valeurs et les principes du sport. »
« Avec cette résolution, le Parlement européen demande à la Fédération internationale du football (FIFA), ainsi qu’à d’autres organisations sportives, de combattre la corruption et d’établir un code de conduite, associé à une politique de tolérance zéro concernant la corruption dans le sport. »
Marc Tarabella, eurodéputé S&D et coprésident de l’intergroupe Sport du Parlement européen, a ajouté ceci :
« La démission de Blatter ne rendra pas la vie aux 1 200 personnes mortes sur les chantiers du Qatar. Elle n’effacera pas les manipulations et les détournements qui ont eu lieu à une échelle massive et qui un jour feront, espérons-le, l’objet de poursuites pénales. »
« Si cette démission est une bonne nouvelle pour le football mondial, elle ne suffit pas. Mais avec cette résolution, nous avons voulu souligner la nécessité d’une réforme approfondie. Nous avons besoin d’une gouvernance footballistique au-dessus de tout soupçon, qui constitue un cadre juste et sain auquel les athlètes du monde entier peuvent accorder leur confiance et s'identifier. »
