Les S&D exhortent l'Eurogroupe à considérer avec ouverture d’esprit les propositions grecques

Suite à la rupture des négociations au sein de l'Eurogroupe, survenue la nuit dernière, les Socialistes & Démocrates au Parlement européen exhortent les ministres des Finances de la zone euro à s’accorder le plus vite possible sur une révision du programme de sauvetage actuel de la Grèce.

L’Eurogroupe ne doit pas tenter d’imposer le simple achèvement du programme de la troïka comme unique option. Il doit chercher un compromis sur le contenu du programme, tout en envisageant son extension technique.

Maria João Rodrigues, eurodéputée et vice-présidente S&D pour les affaires économiques et sociales, a déclaré ceci :

« L’Europe sera confrontée à une grave crise financière et politique si elle ne réussit à pas conclure rapidement un nouvel accord au sujet de la Grèce. Cet accord devrait inclure des modifications significatives des conditions de sauvetage actuelles, même si ce sauvetage doit être prolongé techniquement pour cause de manque de temps. »

« Au lieu d’aggraver l’impasse, l’Eurogroupe doit se ressaisir et considérer avec ouverture d’esprit les propositions généralement raisonnables du nouveau gouvernement grec. »

« La Grèce ne deviendra jamais un pays hautement compétitif si 20 % de sa population souffre de graves privations matérielles et si 40 % de ses enfants courent le risque de pauvreté ou d’exclusion. Ce pays doit se réformer en faisant preuve d’intelligence et de sensibilité sociale. Quant à l'Eurogroupe, il doit tirer les leçons de ses erreurs passées au lieu de les répéter. »

« Ce n’est une surprise pour personne que le projet de déclaration déposé pour la réunion de l’Eurogroupe s’avère inacceptable pour la partie grecque. L’Eurogroupe doit faire preuve d’une approche plus constructive et détailler le genre de ‘flexibilité’ dans le cadre de l’extension du programme actuel qui pourrait contribuer à améliorer la crise social et économique en Grèce. »

« Il ne suffit pas de faire allusion à des adaptations possibles durant une conférence de presse ; ces changements auraient dû faire l’objet même de la discussion de la réunion. »

« Il faut autoriser la Grèce à réduire son excédent primaire pour lui permettre de réformer, d’investir et d’aider les pauvres. Les prêteurs devraient avoir la sagesse d’allonger le calendrier de remboursement de la dette grecque, au lieu d’insister sur une austérité pour les décennies à venir. »

« Le Groupe S&D a suggéré la semaine passée un accord de compromis, fondé sur une révision du programme d’ajustement grec et une série de réformes progressistes. Ces réformes doivent se concentrer sur la lutte contre l’évasion fiscale et la corruption ; sur la modernisation de l’administration publique ; sur l’enseignement et les centres de formation professionnelle ; et sur le renforcement des services publics essentiels comme les soins de santé. »

« Il faut aussi renforcer l’investissement et la création d'emploi. Cela pourrait constituer le fondement d’un avenir prospère de la Grèce au sein de la zone euro. »

Documents connexes

Éviter une nouvelle crise de la zone euro : vers un New Deal pour la Grèce et l’UME, 09/02/2015