Ce 28 octobre, le Groupe S&D au Parlement européen a voté en faveur de l’inclusion à la directive sur les plafonds d'émissions nationaux (PEN) de mesures ambitieuses de réduction des émissions toxiques qui participent à la pollution atmosphérique.

La résolution adoptée demande des objectifs stricts et contraignants pour 2025 et 2030 ; des mesures spécifiques de protection des personnes vulnérables ; une plus grande implication des conseils locaux sur la manière de s’attaquer à la pollution atmosphérique ; l’amélioration de la consultation publique et la poursuite judiciaire pour les gouvernements qui ne tiendraient pas les engagements.

Par ailleurs, le Parlement européen a soutenu des projets d’instauration de limites aux émissions agricoles, y compris l’ammoniaque. En effet, l’agriculture est un des principaux pollueurs de PM2.5 (particules fines) de l’UE. Dans certains pays européens, elle est responsable de près de 40 % des décès liés à la pollution atmosphérique.
Les propositions comprennent des limites ambitieuses et contraignantes pour six polluants toxiques, dont on estime qu’ils provoquent quelques 690 000 décès prématurés par an au sein de l’Union européenne. Le coût économique de ces décès sur le plan de la santé se situe dans une fourchette de 300 milliards d’euros à 900 milliards d’euros par an.

Seb Dance, eurodéputé S&D et chef négociateur du Groupe S&D pour la directive PEN, a indiqué ceci :

« Près de 700 000 personnes meurent prématurément chaque année dans l’Union européenne. Outre la souffrance infligée aux familles et aux proches, ces pertes de vies humaines provoquent ont un coût en matière de productivité qui se chiffre en milliards d'euros. Dans ce contexte, le coût de l'inaction est significativement plus élevé que celui des mesures appropriées pour résoudre le problème. »

« Le Parlement européen a fait ce qu’il fallait, aujourd’hui, en adoptant des mesures qui allient ambition globale et instruments d’action. »

« Nous avons raison d’appuyer l’instauration de limites ambitieuses et contraignantes pour les émissions toxiques, car cela obligera les gouvernements de toute l’Europe à agir. »

« Dans ce contexte, le secteur agricole doit prendre sa part de responsabilité, à l'instar de l'industrie automobile après le scandale des tests d’émissions. Des milliers de morts sont attribuables à l’ammoniaque provenant des établissements agricoles. L'instauration de limites pour les émissions agricoles est aussi nécessaire que juste. »

Matthias Groote, eurodéputé et porteparole S&D pour le climat et la santé, a ajouté ce qui suit :

« Près de 90 % des Européens citadins sont exposés à des niveaux de pollution atmosphérique estimés dommageables pour la santé humaine. Les groupes vulnérables comme les femmes enceintes, les enfants, les personnes âgées et les membres des groupes à faibles revenus sont particulièrement affectés. Ces personnes sont condamnées à respirer de l’air pollué, à subir la dégradation de leur santé et même à mourir, en raison de l’accroissement permanent des émissions. La proposition convenue constitue un fondement solide pour réduire au minimum le risque de la pollution atmosphérique. »

« Dans ces conditions, il est honteux qu’une fois de plus le PPE ait voté contre l’instauration d'objectifs contraignants pour le mercure. Cette matière n’est pas seulement extrêmement nocive, elle se déplace aussi par les airs sur de longues distances. Or, en 2010, l’UE a émis à elle seule 87,5 tonnes de mercure, dont la moitié par des installations au charbon. Il est capital de réduire les émissions nocives de mercure pour sauver des vies et réduire les coûts des soins de santé au sein de l'UE. »