Les Socialistes & Démocrates sont des partisans résolus de la tenue des promesses faites à Paris, dans le cadre du sommet COP 21 de l’ONU sur le changement climatique. Dans cette optique, le Groupe S&D se bat en faveur d'objectifs contraignants pour les réductions d’émissions de gaz à effet de serre, ainsi que pour des mécanismes de surveillance et de comptabilité plus précis des émissions. Cependant, lorsqu’il était question du règlement sur la répartition de l’effort, le Conseil de l’UE n’était pas enclin à se rapprocher de la position ambitieuse du Parlement européen, négociée par les S&D et d’autres groupes progressistes.

Dans ce contexte, le Parlement européen se prononçait ce 17 avril sur deux règlements importants, comme convenu précédemment avec le Conseil de l’UE.

Or, le Groupe S&D n’a pas pu soutenir l’accord concernant le règlement sur la répartition de l’effort (ESR), qui n’est pas à la hauteur des nécessités. En effet, l’ESR couvre 60 % des émissions de gaz à effet de serre de l’UE – transport, bâtiments, agriculture et déchets. Mais la trajectoire de réduction des émissions de 30 % à l’horizon 2030, dans les domaines non couverts par le système d’échange de quotas d’émission (SEQE) de l’UE, n’est pas assez réaliste pour atteindre l’objectif de maintien de la hausse de température « bien en-deçà des 2°C sous les niveaux préindustriels » exigée par l’ONU.

Le deuxième règlement concerne les émissions et absorptions de gaz à effet de serre provenant de l’affectation des sols, des changements de l’affectation des sols et de la sylviculture (UTCATF), dans le cadre d'action en matière de climat et d'énergie à l'horizon 2030*. Les S&D ont soutenu ce règlement, étant donné que le résultat final couvre les normes minimums demandées par notre groupe pendant les négociations.

 

Paul Brannen, eurodéputé et responsable de l’UTCATF au sein du Groupe S&D, a déclaré ceci :

« Notre groupe a indiqué ses lignes rouges, qui ont été acceptées : une période de référence clairement définie dans le passé, et la reconnaissance de l’importance capitale des zones humides. »

« De plus, nous avons réussi encourager l’utilisation, dans la construction, de produits en bois durables comme les bois d’ingénierie. Cette législation UTCATF signifie que la manière dont les sols sont utilisés est désormais reconnue comme un facteur clé de la lutte contre le changement climatique. »

 

Miriam Dalli, eurodéputée et porteparole S&D pour l’environnement, négociatrice du PE pour le règlement sur la répartition de l’effort, a ajouté ce qui suit :

« L’UE a manqué l’occasion de saisir le leadership mondial en la matière. En effet, le manque de volonté manifesté par les États membres dans la réalisation effective des engagements pris collectivement à Paris est extrêmement décevant. Les États membres se sont accordé trop de souplesse, ce qui pourrait signifier que l’UE ne réalisera pas les objectifs requis. »

« À Paris, nous étions tous d’accord de faire de notre mieux pour limiter la hausse de la température à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. Mais nous n’avons constaté aucun leadership de la part des États membres pour assumer ces responsabilités - en dépit de toutes les preuves scientifiques concernant les phénomènes qui se produiront si nous ne réalisons pas les objectifs définis. »

 

* Note aux rédacteurs

L’UTCATF est une catégorie de comptabilisation des émissions de GES définie par la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Cette catégorie comptabilise tant les émissions (dues, entre autres, à la déforestation ou à l’agriculture) que les absorptions (capture de CO2 par la végétation et les sols). Actuellement, l’UE et ses États membres doivent comptabiliser le secteur UTCATF dans le cadre du Protocole de Kyoto. Celui-ci contraint l’UE et ses États membres à faire en sorte que le secteur UTCATF ne génère pas d’émissions supplémentaires. Toutefois, le Protocole de Kyoto expire à la fin 2020.

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