Les eurodéputés du Groupe des Socialistes & Démocrates au Parlement européen ont profité du débat en plénière au sujet de la situation dans le sud-est de la Turquie pour appeler ce pays à relancer le processus de paix kurde. Le Groupe S&D visitera également la région en février.
Kati Piri, eurodéputée S&D et rapporteuse du Parlement européen pour la Turquie, a indiqué ceci :
« La situation dans le sud-est de la Turquie est très inquiétante. Depuis la reprise des combats, l’été dernier, entre le PKK et les forces de sécurité de l’État, la situation sur le terrain s’aggrave de jour en jour. »
« Personne ne met en question le droit de la Turquie à combattre le terrorisme. Et les soi-disant actions de représailles lancées par le PKK la semaine passée, qui ont tué des policiers et des membres de leurs familles, sont absolument injustifiables. Toutefois, le sentiment général est que le cessez-le-feu et les opérations menées par les forces turques constituent plus des punitions collectives qu'elles ne visent à ramener l'ordre public. »
« Il faut permettre les protestations pacifiques. Dans cette optique, l’intimidation et les poursuites judiciaires contre plus de 1 000 universitaires signataires d’un appel à la paix est également une grave source d’inquiétude. Comment peut-on qualifier de traîtres et promoteurs du terrorisme des personnes raisonnables qui appellent à la fin de la violence ? »
« L’UE doit lancer un appel fort et résolu au cessez-le-feu et à la relance des négociations de paix. Et elle doit soutenir et appuyer les personnes susceptibles de participer à une campagne pour la paix. »
Knut Fleckenstein, eurodéputé et viceprésident S&D chargé des affaires étrangères, de la politique de voisinage et de l'élargissement, a déclaré ce qui suit :
« De trop nombreuses personnes ont déjà payé ce conflit de leur vie. Seule une solution politique permettra à l’ensemble des groupes ethniques et religieux de Turquie de vivre pacifiquement côte à côte. »
« Dans cette optique, nous exhortons avec force le gouvernement à revenir à la voie du dialogue et à ne pas sacrifier la stabilité à long terme du pays. Nous appelons également les dirigeants politiques et communautaires kurdes à faire preuve de retenue et de responsabilité. Enfin, nous exhortons la Commission à indiquer clairement le désaccord de l'UE avec la politique actuelle des autorités turques dans le sud-est de leur pays, et qu’un changement en la matière est nécessaire. »
« Par ailleurs, une délégation du Groupe S&D se rendra à la mi-février dans le sud-est de la Turquie. Il s’agira de se rendre compte de la situation sur le terrain et de soutenir le combat mené par un de nos partis frères, le HDP, en faveur d’une Turquie plus démocratique, plus pacifique et plus égalitaire. »
Richard Howitt, eurodéputé et coordinateur S&D pour les affaires étrangères, membre de la commission parlementaire mixte du Parlement européen avec la Turquie, a ajouté ce qui suit :
« Le Groupe S&D s’opposera toujours au terrorisme. Toutefois, nous n’avons aucun doute sur le fait que la réaction des forces de sécurité turques est disproportionnée et cause des souffrances indues à des civils innocents. L’application de couvre-feux s’est en fait muée en État de siège de la population locale. »
« Nous avons profité de la présence au Parlement européen, cette semaine, de représentants du gouvernement turc et du parti HDP, pour les exhorter à entreprendre des négociations. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour obtenir la relance du processus de paix kurde. »
