Ce 3 octobre, la plénière du Parlement européen soutenait le rapport ambitieux élaboré par l’eurodéputée S&D Miriam Dalli. Ce texte demande une réduction de 40 % des émissions de CO2 des voitures particulières et utilitaires à l’horizon 2030. Il s’agit de faire en sorte que l’Europe soit première de cordée de la transition mondiale vers des voitures faibles en carbone ou à zéro carbone, au lieu d’être importatrice de nouvelles technologies.

En dépit de l’opposition initiale de la droite et du lobbying puissant des constructeurs de voitures traditionnelles, Miriam Dalli a réussi à construire une majorité parlementaire pour dépasser les objectifs initiaux de la Commission européenne, qui manquaient d’ambition.

 

Miriam Dalli, eurodéputée S&D et autrice du rapport en question, a déclaré ceci :

« Certains interprètent le texte comme un compromis entre l’emploi et l’environnement. Personnellement, je considère ces deux exigences comme complémentaires : si nous ne donnons pas à l’Europe la capacité de produire des voitures propres dans un délai raisonnable, non seulement nous raterons nos objectifs climatiques de Paris, mais notre industrie automobile sera à la traine par rapport au marché mondial et perdra des emplois. »

« Dans ce contexte, mon Groupe était prêt à voter pour un objectif de réduction de 45 %, mais nous avons accepté les 40 % pour disposer d’une majorité parlementaire forte. Cependant, il aurait été déraisonnable d’accepter moins. Car même l’évaluation d'incidence de la Commission indique qu’un objectif de 40 % permettra la création de 69 000 emplois si l’UE doit toujours importer les batteries, mais de 92 000 emplois si celle-ci produit elle-même ses batteries. Par ailleurs, ce sont les consommateurs qui profiteront le plus de cet objectif, sur la durée de vie de leurs voitures. »

« On estime toutefois que l’objectif de 40 % entrainera aussi la perte de 12 000 emplois dans le secteur automobile, sur une période de 12 ans – jusqu’en 2030 – parce que les fournisseurs de certaines pièces deviendront inutiles. En conséquence, nous avons inclu un fonds pour une transition équitable, destiné aux travailleurs et régions qui seront affectées. Cet aspect ne figurait même pas dans la proposition de la Commission. »

 

L’eurodéputée et viceprésidente S&D Kathleen Van Brempt a ajouté ce qui suit :

« Ce texte constitue un excellent point de départ pour les négociations avec le Conseil. En effet, il est à la fois ambitieux et réaliste. De plus, il est encourageant de constater qu’un nombre croissant d’États membres soutient l’objectif d’une réduction de 40 % des émissions. »

« Autrefois qualifiée de chancelière du climat, Mme Merkel se bat cependant pour sauver le moteur à combustion allemand, au prétexte que l’électrification du parc automobile européen provoquerait des pertes d’emplois. Or, son action ne peut qu’aboutir à la création d’emplois en Chine. Parce que la vraie question est celle-ci : la voiture électrique de l’avenir sera-t-elle construite en Europe ou en Chine ? »

 

Dès que le Conseil aura adopté une position, la semaine prochaine, les négociations avec le Parlement commenceront.

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