Le déficit de démocratie et d’État de droit entraîne le gel du processus d'adhésion de la Turquie à l’UE

Sur initiative du Groupe S&D, le Parlement européen a adopté, ce 24 novembre à Strasbourg, une résolution ferme concernant le processus d’adhésion de la Turquie à l’UE. En effet, la résolution exhorte le Conseil et la Commission à geler temporairement les négociations d'adhésion avec ce pays. Ce gel devra être maintenu aussi longtemps que les autorités turques continuent à négliger et saper la démocratie et l’État de droit.

Le Parlement européen met également en garde la Turquie contre la restauration de la peine de mort, qui entraînerait la suspension formelle du processus d’adhésion. 

Gianni Pittella, président du Groupe S&D, a déclaré ceci :

« Les mesures répressives disproportionnées prises par Erdoğan nous obligent à exhorter la Commission et le Conseil à geler temporairement les négociations d’adhésion avec la Turquie. En effet, nous ne pouvons pas nous taire plus longtemps face au actions scandaleuses d’Erdoğan et aux violations évidentes de l’État de droit et des droits de l'homme en Turquie. »

« Depuis le coup d’État militaire avorté, le président Erdoğan inflige aux citoyens turcs une répression disproportionnée et injuste. Il transforme de la sorte la démocratie turque en système autoritaire de fait. »

« Cette résolution envoie un message politique précis à Erdoğan, à ne pas mésinterpréter : nous voulons que la Turquie soit ancrée à l’Europe, la démocratie et l’État de droit. Étant donné que nous prenons nos valeurs au sérieux, nous ne pouvons pas continuer à faire comme si rien ne s’était passé en Turquie. Toutefois, nous espérons que l’État de droit et les droits de l'homme seront restaurés, le plus tôt sera le mieux. Jusque-là, nous poursuivrons le dialogue mais nous gelons les négociations d’adhésion. » 

Kati Piri, eurodéputée S&D et rapporteuse du PE pour la Turquie, a déclaré ceci :

« Malheureusement, la situation ne nous laisse pas d’autre choix que de demander le gel temporaire des négociations. Cela ne signifie pas que nous devons arrêter le dialogue, mais bien que nous sommes arrivés au point où il n’est plus crédible d’avoir des négociations effectives sur l’intégration à l’UE. »

« Nous n’abandonnons pas les citoyens turcs ; ils croient aux mêmes valeurs que nous et notre porte leur reste ouverte. Nous ne faisons que réagir aux événements dans un pays qui aspire à rejoindre l’UE. Nous attendons des dirigeants de l’UE qu’ils adoptent une attitude similaire en décembre. » 

Knut Fleckenstein, eurodéputé et viceprésident S&D pour les affaires étrangères, la politique de voisinage et l’élargissement, a précisé ceci : 

« En tant que membre de l’OTAN et candidate à l’adhésion à l’UE, la Turquie est et reste un de nos plus importants partenaires. Toutefois, pour progresser dans le processus d’adhésion, les autorités du pays doivent respecter pleinement les critères de Copenhague. » 

« Une fois de plus, nous soulignons que les droits de l'homme et l’État de droit doivent être respectés en Turquie, ainsi que les principes de la Convention européenne des droits de l'homme. » 

Vous trouverez ici une vidéo de qualité diffusion de la déclaration de Kati Piri, eurodéputée S&D et rapporteuse du PE pour la Turquie.