La politique d’élargissement de l’UE doit rester active et engagée, déclarent les S&D

Le Groupe S&D au Parlement européen continue à soutenir activement les aspirations d’adhésion à l’UE des pays des Balkans occidentaux, ainsi que les réformes impliquées sur le plan du renforcement des institutions démocratiques et de l’État de droit. Dans cet esprit, les Socialistes & Démocrates exhortent la Commission et le Conseil européens à maintenir le niveau d’engagement et d’ambition de la politique d’élargissement de l’UE, afin de préserver l’élan réformiste dans les Balkans occidentaux et d’y renforcer la démocratie, la stabilité et la prospérité. Nous ne pouvons pas laisser se processus ce ralentir. Si plusieurs pays candidats ont bien progressé en adoptant des législations importantes, aujourd’hui ils doivent se concentrer sur la mise en œuvre de ces réformes.

Le Groupe S&D a profité de la présentation du paquet élargissement, effectuée ce 9 novembre par la Commission européenne, pour accueillir des partis frères et des syndicalistes des Balkans occidentaux. Il s’agissait de discuter des défis rencontrés actuellement dans le cadre du processus d’adhésion, tant au sein de l’UE qu’à l’intérieur des pays candidats. Les participants à cette rencontre ont souligné la dimension sociale du processus d'élargissement, qui doit assurer à tous une meilleure protection sociale et un travail décent.

Knut Fleckenstein, viceprésident du Groupe S&D, rapporteur permanent du Parlement européen pour l’Albanie et un des trois médiateurs du PE intervenus dans la crise de l’ancienne République yougoslave de Macédoine, a déclaré ceci :

« Les S&D ont toujours été partisans d’une politique d’élargissement active, crédible et progressiste. Or, aujourd’hui plus que jamais l’UE a besoin d’une politique d’élargissement engagée. »

« En effet, en juillet 2016 le parlement albanais adoptait des amendements constitutionnels cruciaux, qui ouvraient la voie à l’adoption d’une réforme judiciaire ambitieuse et exhaustive. À présent, il faut se focaliser sur la mise en œuvre de cette réforme. Dans cette optique, je salue le fait que la Commission européenne montre qu’elle est consciente de l’importance de ces résultats en ouvrant les négociations d'adhésion, tout en attendant de l’Albanie la poursuite de la mise en œuvre des réformes, particulièrement l’examen approfondi du judiciaire. »

« En ce qui concerne l’ARY de Macédoine, avec la tenue d’élections anticipées, le 11 décembre, et l’accomplissement des priorités de réforme qualifiées d’urgentes, le pays montrera s’il est capable de remettre sur les rails son travail d’adhésion à l’UE. Dans cette optique, l’ARYM doit mettre fin aux tentatives de sape du travail du procureur spécial, nommé pour enquêter sur les écoutes de masse illégales qui ont déclenché la crise politique actuelle. »

L’eurodéputée et vice-présidente S&D Tanja Fajon a ajouté ce qui suit :

« Il est absolument vital de poursuivre le processus d’adhésion, tant pour les Balkans occidentaux que pour l’UE. Sans engagement clair des deux parties, nous craignons l’émergence de dangereux scénarios de déstabilisation. Par conséquent, il faut réformer d’urgence. La Serbie et le Kosovo doivent relancer le dialogue sur la normalisation de leurs relations, et insuffler dans ce processus une énergie fraîche et sincère. Par ailleurs, les responsables politiques de ces pays doivent comprendre que ces réformes sont nécessaires pour assurer une vie meilleure aux citoyens, améliorer l’efficacité des institutions, prévenir la fuite des cerveaux et construire une société sans corruption. »

« La Serbie doit accélérer les réformes concernant l’État de droit, comme la lutte contre la corruption ainsi que le renforcement de la démocratie et de la liberté d'expression. Généralement parlant, les discours doivent changer au sujet du processus d’adhésion. En effet, il faut faire comprendre aux citoyens que le processus d'élargissement produit des résultats tangibles. J’espère que le Kosovo remplira bientôt les dernières conditions afin de pouvoir accéder au régime sans visas. En effet, nous soutenons pleinement la liberté de déplacement pour l’ensemble des citoyens des Balkans occidentaux, moyennant le respect des obligations afférentes. Par ailleurs, l’UE doit attacher plus d’importance à la discussion concernant l'avenir de la Bosnie-Herzégovine et l’amélioration du fonctionnement des institutions de ce pays. »

« Dans cet esprit, j’appelle tous les dirigeants des Balkans occidentaux à s’abstenir de tout discours d’inspiration nationaliste et à ne pas jouer la carte ethnique. Il est temps de prendre des décisions courageuses, de mettre en œuvre des réformes intelligentes et de consentir des efforts communs. Les citoyens des pays des Balkans occidentaux y ont pleinement droit, et cela relève de la responsabilité des dirigeants de ces pays. »