La gestion forestière peut jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique, déclarent les S&D

Ce 10 juillet, les eurodéputés S&D de la commission Environnement conduisaient une coalition transpartisane qui demandait, pour la première fois, que les effets du changement de l’affectation des sols et de la déforestation sur les émissions et le stockage de carbone soient intégrés aux efforts de réduction des émissions de CO2. En effet, la commission Environnement du Parlement européen a soutenu la proposition S&D qui demande un système de comptabilité robuste et scientifique des émissions et absorptions de gaz à effet de serre dues aux changements de l’affectation des sols. Il s’agit de faire en sorte que tous les secteurs contribuent à l’atteinte de l’objectif général de l’UE en matière de réduction des émissions. Ce nouveau système comptable reflètera les activités réelles des États membres, y compris l’utilisation des bioénergies. Les nouvelles règles doivent encore être adoptées lors d’une plénière du Parlement européen.

 

Paul Brannen, eurodéputé et porteparole S&D pour les émissions et absorptions des sols et forêts, a déclaré ceci :

« La croissance des arbres permet aux forêts d’absorber plus de carbone qu’elles n’en émettent. En effet, les forêts constituent un stock mondial de carbone significatif. Les forêts de l’UE absorbent 10 % de l’ensemble des émissions annuelles de l’Union de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, la gestion forestière peut jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique – à condition d’être adéquate. Cela explique l'importance d’un accroissement de la transparence de cette gestion forestière. »

« Or, les règles comptables actuelles ne sont pas très efficaces et même parfois contreproductives. En effet, elles attribuent des résultats positifs à certains pays, alors que ceux-ci réduisent en fait la capacité d’absorption de leurs forêts. Il faut mesurer la mitigation forestière par une approche scientifique objective, qui ne permet pas à certains pays de camoufler les effets de politiques qui accroissent les émissions. Dans un esprit de compromis, nous avons accepté un système légèrement moins ambitieux que prévu, fondé sur la pratique et l’intensité de la gestion forestière de la période 2000-2012. Les émissions actuelles seront comparées à la période 2000-2012, qui servira de critère de référence, afin de mettre en place un système transparent de débits et crédits. Généralement, nous sommes optimistes et estimons que les nouvelles règles inciteront à affecter les sols de manière plus favorable au climat. Toutefois, nous n’imposerons pas de règles administratives ni de restrictions sur les politiques nationales en matière de récoltes et de sylviculture. »

Note aux rédacteurs :

Jusqu’à présent, les émissions et absorptions des gaz à effet de serre dues aux changements de l'affectation des sols, n’étaient pas incluses dans les objectifs climatiques de l’UE. Toutefois, l’intégration de l’affectation des sols et des forêts dans ces objectifs doit constituer une part essentielle de la politique climatique de l’UE. En effet, tous les secteurs doivent contribuer à la réalisation de l’objectif global de l’UE en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, soit une réduction de 40 % à l’horizon 2030 et par rapport aux niveaux de 1990. La déforestation est responsable de près d’un dixième des émissions anthropogéniques de CO2, tandis que les forêts absorbent près d’un tiers des émissions de CO2 de l’atmosphère. Les nouvelles règles établissent un nouveau processus de gouvernance européen, qui concerne la surveillance des méthodes utilisées par les pays de l’UE pour calculer les émissions et absorptions dues aux changements d'affectation de leurs forêts et leurs sols agricoles.