La crise des réfugiés montre que la politique migratoire de l’UE manque son but et nécessite une révision complète

Ce 12 avril, le Parlement européen a adopté le rapport Kyenge, qui préconise pour l’UE une approche holistique de la migration. En effet, le rapport esquisse une conception progressiste forte d’une nouvelle politique migratoire pour l’Europe.

L’eurodéputée S&D et coauteure du rapport, Cécile Kyenge, a déclaré ceci :

« La crise des réfugiés nous enseigne que l’approche actuelle de l’UE envers la migration est intenable. En conséquence, elle nécessite une révision complète afin de l’adapter au 21e siècle. Ce rapport définit la conception du Parlement européen pour une politique migratoire de notre siècle. »

« Au cours des dernières années, des milliers de personnes se sont noyées en Méditerranée en tentant d’atteindre les côtes européennes. Ces morts pèsent sur notre conscience. Par conséquent, nous demandons des opérations de recherche et de secours en mer permanentes, robustes et efficaces, afin d’empêcher de nouvelles pertes de vies absurdes. »

« Cette réponse immédiate doit être combinée à une plus vaste révision de la gestion des demandes d’asile dans l’UE. Cela implique le remplacement du système de Dublin – qui oblige les réfugiés à demander asile dans le pays de première arrivée dans l’UE - par un système européen centralisé, qui répartit les réfugiés de manière transparente et équitable. Une approche similaire doit s’appliquer aux réfugiés déjà en Europe : il faut un système de répartition obligatoire entre États membres, afin de répartir équitablement les responsabilités. Cette approche sera adossée à une garantie de reconnaissance mutuelle entre États membres des décisions positives prises en matière d’asile. »

Birgit Sippel, porteparole S&D pour les libertés publiques et les affaires intérieures, a ajouté ceci :

« Ce rapport a pour but de souligner que nous avons besoin d’une approche bien pensée de la migration, qui ne se contente pas de garder la porte fermée. En effet, les derniers mois on s’est beaucoup trop focalisé sur les aspects sécuritaires et pas assez sur les causes fondamentales des migrations de masse. »

« Par ailleurs, nous ne pouvons pas admettre que les financements prévus pour l’aide au développement ou le soutien à des pays tiers soient détournés afin de renforcer la sécurité aux frontières. C'est une approche de courte vue, qui ne fait que grossir les problèmes futurs. »

« À longue échéance, nous devons mettre en place des voies d’accès à l’Europe qui soient légales, claires et précises. Ces voies serviront tant aux personnes qui ont besoin de protection qu’à celles qui disposent des qualifications demandées sur le marché du travail de l’UE. Par ailleurs, le rapport demande la création de visas humanitaires, qui permettent à leur détenteur de se rendre directement dans le pays où il désire demander l’asile. Cette approche permettrait de réduire le flux de réfugiés qui arrivent dans l’UE ainsi que la demande en services de passeurs parasites. »

« En plus de mesures pour s’attaquer à la crise des réfugiés, nous appelons aussi l’UE à élaborer des règles plus générales au sujet de l’entrée et de la résidence de ressortissants de pays tiers qui cherchent un emploi dans l’Union afin de combler les lacunes du marché du travail européen. Ces mesures sont susceptibles de doper l’économie européenne et de montrer les avantages qu’apporte la migration à l’UE. »

Eurodéputés impliqués
Coordinatrice, Membre
Allemagne