Ce 13 juin, le PE tient un important débat en plénière au sujet du glyphosate, la substance herbicide active la plus utilisée au monde. Dans cette perspective, le Groupe S&D a appelé la Commission à prendre d’urgence toutes les mesures nécessaires pour protéger immédiatement la santé publique et pour assurer la transparence de l'évaluation des études et des preuves scientifiques.

Les Socialistes & Démocrates refusent toute nouvelle autorisation de la substance pour l’UE tant que ne seront pas levées les incertitudes scientifiques relatives à la perturbation endocrinienne, la génotoxicité et le pouvoir cancérogénique de cette substance. De plus, les S&D demandent l’application stricte du principe de précaution

En effet, en début d’année il est apparu que la classification du glyphosate aux États-Unis s’appuyait largement sur des données scientifiques non publiées fournies par l’industrie ou par des revues supposément indépendantes mais financées par l’industrie.

 

Miriam Dalli, eurodéputée et porteparole S&D pour l’environnement, a déclaré ceci :

 

« Les propriétés cancérogéniques et génotoxiques du glyphosate sont confirmées par certaines études et réfutées par d’autres. Toutefois, il ne fait aucun doute que la sûreté de la substance soulève de graves réserves. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas permettre sa vente libre tant que nous ne sommes pas sûrs de son innocuité pour nos citoyens et pour l’environnement. Car ce qui est en jeu, c’est le droit de la population à la santé et à un environnement sain. En conséquence, nous appelons la Commission à prendre d’urgence toutes les mesures nécessaires pour garantir la protection immédiate de la santé publique. »

« Par ailleurs, les autres enjeux de cette question sont l’absence de transparence, la contestabilité de la fiabilité scientifique et l’indépendance scientifique. Le problème, c'est la perte de confiance du public et l’abus de pouvoir de la part de multinationales géantes. La transparence est essentielle. Dans cet esprit, nous demandons à la Commission de recommander à l’Agence européenne des produits chimiques et à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) d’effectuer une révision critique de la validité des études existantes. Nous demandons aussi à la Commission de ne pas proposer de renouvellement de l’autorisation de commercialisation du glyphosate au sein de l’UE tant que les incertitudes scientifiques ne sont pas levées. »

« Par ailleurs, la Commission doit assurer une analyse indépendante de la classification du glyphosate par rapport à la perturbation endocrinienne, la génotoxicité et le pouvoir cancérogénique. Cela touche directement nos agriculteurs et le secteur agricole. Dans cette optique, nous souhaitons que la Commission favorise et soutienne la transition rapide du secteur agricole vers une agriculture sans glyphosate et vers des solutions alternatives durables et économiques en matière de lutte contre les organismes nuisibles. »

« Aujourd’hui, nous posons des questions précises à la Commission : nous attendons de sa part des réponses précises et détaillées. Car la santé des gens et la sécurité de l’environnement doivent être à tout moment notre priorité primordiale. »





Éric Andrieu, eurodéputé et porteparole S&D pour l’agriculture, a ajouté ceci :

« Cette question orale vise à obtenir de la part de la Commission des éclaircissements concernant le pouvoir cancérogénique du glyphosate, le processus d'octroi des licences et la transparence. Cette matière est d’autant plus prégnante dans le contexte des révélations des ‘Monsanto papers’, qui avaient pointé des affaires de fraude et de corruption. »

« Dans ces conditions, il est temps que la Commission se penche sérieusement sur les données scientifiques et cesse de tenir exclusivement compte des rapports produits par les agences européennes. La Commission doit assumer ses responsabilités politiques et garantir la protection de 500 millions de consommateurs européens, à commencer par les agriculteurs, premières victimes de ce système. »

« Dans cette optique, le débat de ce jour concernant le glyphosate n’est que la première étape. En effet, la Commission devra répondre à l’ensemble de nos questions et convaincre les eurodéputés de son attachement à la protection de la santé publique et de la transparence. Les Socialistes & Démocrates analyseront soigneusement les résultats de ce débat, ainsi que ceux de l’audition parlementaire plus approfondie prévue en automne. Au cas où les réponses fournies s’avéreraient insatisfaisantes, ils étudieront sérieusement l'éventualité de la création d’une commission parlementaire d’enquête ou d’une commission spéciale pour enquêter sur ce cas. En attendant, nous demandons l’application stricte du principe de précaution, afin de mieux protéger la santé des Européens et de garantir la transparence et l’accès public aux études scientifiques. »