À l’initiative des S&D, le Parlement Européen adoptait dans la nuit du 2 au 3 juillet les principes d’une réforme cadre relative aux stages. Celle-ci permet aux eurodéputés de proposer trois types de stages à Bruxelles : d’une période de six mois pour les diplômés universitaires ; un placement en formation pour une période d'un à cinq mois ; des visites d’étude pouvant aller jusqu’à six semaines. Une rémunération fixe est prévue pour les deux premiers mais aucune pour le dernier.

 

Sylvie Guillaume, eurodéputée S&D et viceprésidente du Parlement européen, a déclaré ceci :

 « Nous sommes très heureux de la réforme adoptée la nuit dernière par le bureau du PE. En effet, les nouveaux principes mettent fin aux stages non rémunérés au Parlement européen. Dans le cadre actuel, les eurodéputés n’étaient pas obligés d’assurer à leurs stagiaires une rémunération minimum, mais cette rémunération était laissée à leur discrétion. La réforme adoptée définit les principes clés pour assurer aux stagiaires une rémunération décente, ainsi qu’une assurance maladie et accidents du travail. Le fait que le secrétariat du Parlement européen recrutera directement les stagiaires et les affectera ensuite aux eurodéputés éliminera enfin les discriminations entre stagiaires européens. »

« Nous autres Socialistes & Démocrates nous battons depuis longtemps pour améliorer le cadre actuel. En mars 2018, des eurodéputés S&D appartenant au bureau du Parlement Européen envoyaient une lettre au président du PE, Antonio Tajani, pour lui demander d’inscrire la question à l’ordre du jour du bureau. Nous sommes heureux d’avoir obtenu gain de cause, parce que le sujet concerne des milliers de jeunes qui aspirent à travailler pour l’Union européenne. Nous ne pouvons pas les abandonner à leur sort en prétendant que cela ne se passe pas, et nous ne pouvons pas nous taire sur des faits qui se déroulent au sein de notre maison. Le Parlement européen – ainsi que les autres institutions – doivent donner l’exemple dans ce domaine également. Tous les stages doivent être rémunérés. »

 

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l’emploi et les affaires sociales, a ajouté ce qui suit :

 « Il est honteux que de nombreux eurodéputés ne paient toujours pas leurs stagiaires. Sous prétexte d’apprentissage ou d’opportunité de carrière, des eurodéputés établis exploitent une lacune dans le cadre légal de 2010, pour faire travailler des personnes sans dépenser un sou. À l’heure actuelle, 8 pour cent des stagiaires des eurodéputés ne reçoivent aucune bourse et 35 pour cent sont payés moins de 1000 euros. Il s’agit d’une pratique d’exploitation qui doit être interdite. »

 « Ce dont nous avons besoin, aujourd’hui, c’est la création d’emplois de grande qualité, de formations et de stages pour les jeunes. Et nous devons veiller à ce que les emplois rémunérés ne soient pas remplacés par des stages non payés. Dans cet esprit, nous appelons la Commission européenne et le Conseil européen à interdire tous les stages non payés, non seulement au sein des institutions de l’UE mais en général. Les jeunes doivent bénéficier de conditions de travail décentes et non-discriminatoires, où qu’ils se trouvent. Dans cet esprit, le Parlement européen doit donner l’exemple. »

 

La lettre envoyée au président du PE Tajani est ici.

Eurodéputés impliqués
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Pays-Bas
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France