À la demande des Socialistes & Démocrates, le Parlement européen débattra en soirée du 5 février de la manipulation de la recherche scientifique par les multinationales. Cette initiative fait suite à la révélation des tests d'émission réalisés par les constructeurs automobiles allemands sur des humains et des singes.

 

Kathleen Van Brempt, eurodéputée et viceprésidente S&D responsable de la durabilité, qui présidait la commission d’enquête parlementaire sur les mesures des émissions dans le secteur de l'automobile (EMIS), a déclaré ceci :

« Peut-on tomber plus bas qu’en exposant des êtres humains et des singes à des gaz d’échappement toxiques en laboratoire ? Par-dessus le marché, le fait que ces essais étaient effectués avec des voitures spécialement calibrées pour produire des résultats optimaux durant les cycles prescrits, constitue une manipulation des résultats. »

« Nous constatons que le comportement de l’industrie automobile ressemble à s’y méprendre à celui de l’industrie du tabac, à l’époque. En effet, celle-ci a financé des années durant des recherches soi-disant indépendantes, pour réfuter les conséquences néfastes des cigarettes. Il s’agissait de saper le travail des législateurs et de tromper les consommateurs. Or, Volkswagen, BMW et Mercedes utilisent le même mode opératoire. Ils financent le Groupe de recherche européen sur l’environnement et la santé dans le secteur du transport (EUGT) – l’institut de recherche soi-disant indépendant qui a commandé les tests controversés. »

« Or, aussi longtemps que les pouvoirs publics ne puniront pas ces errements, l’industrie automobile échappera aux conséquences de ses actes. Aussi longtemps que tous les types de législations ne seront pas appliqués rigoureusement, cette industrie poursuivra ses pratiques douteuses. »

« Il faut savoir qu’aux USA, le groupe Volkswagen a dépensé 20 milliards de dollars US en compensations et amendes, pour un demi-million de véhicules équipés des dispositifs de mise en échec. Or, ce groupe a vendu 8,5 millions de voitures trafiquées au sein de l'UE – et n’y a pas payé la moindre amende ou compensation. »

« Dans ces conditions, il est temps que la Commission et les autorités de surveillance du marché montrent les dents. En effet, il n’est tout simplement pas acceptable que plus de deux ans après la découverte du Dieselgate, des millions de voitures frauduleuses continuent à emprunter nos routes. »

« Dans notre économie et société européennes, aucune entreprise privée, aucun secteur industriel, quelle que soit leur taille, ne peuvent être considérés comme intouchables ou agir en intouchables. En conséquence, nous exhortons la Commission à utiliser tous les moyens nécessaires pour mettre fin à ces pratiques contraires à l'éthique. »

Eurodéputés impliqués
Cheffe de délégation
Membre
Belgique