Les jeunes agriculteurs représentent un immense potentiel pour le secteur agricole, car ils ont plus tendance à innover et à diversifier. En conséquence, la politique agricole commune doit soutenir leur développement, partout en Europe et de manière vigoureuse et concrète. En effet, 6 % seulement des agriculteurs de l’UE ont moins de 35 ans, tandis que plus de la moitié a dépassé les 55 ans. L’Union a donc désespérément besoin d’un renouvellement générationnel.

Ce 29 mai, le PE votait le rapport sur la mise en œuvre des instruments de la PAC en faveur des jeunes agriculteurs depuis la réforme de 2013.

À la suite de ce vote, Nicola Caputo, eurodéputé S&D et rapporteur en la matière, déclarait ceci :

« Les fameux points ‘accès aux terres’ et 'accès au capital’ se sont avérés constituer les principaux obstacles à la volonté de création d’entreprise agricole par les jeunes agriculteurs de l’UE. Pour mettre en œuvre ces points dans le contexte de la nouvelle PAC d’après 2020, le Groupe S&D a donc proposé une série d’instruments importants, susceptibles de révolutionner le secteur. »

« En premier lieu et avant tout, le prochain budget de l’UE doit confirmer le programme en faveur des jeunes agriculteurs, dont le niveau de financement maximum doit être augmenté au-delà de 2 %. De même, il faut aussi réévaluer le règlement des paiements directs, étant donné qu’actuellement celui-ci n’exige qu’une exploitation active minimale des terres et qu’en conséquence, les subventions sont allouées principalement pour la possession de celles-ci. Cette situation incite les agriculteurs actuels à garder l’accès aux terres afin de garder l'accès aux subventions. Ce système n'assure donc pas l’exploitation optimale des terres. En conséquence, nous recommandons de hausser le niveau d’exploitation requis pour obtenir les paiements, et de cibler des productions particulières pour en bénéficier. »

« De plus, un instrument additionnel comme les banques foncières pourrait faciliter l’accès foncier des jeunes agriculteurs. Pour résoudre ce problème, il faut aussi créer des incitants qui poussent les agriculteurs plus âgés à transmettre leurs exploitations aux jeunes générations. »

« Dans le même esprit, le rôle des États membres est très important pour faciliter le renouvellement générationnel. En effet, les gouvernements de l’UE peuvent adapter les législations en matière d’héritage et de fiscalité, les règles d’accès à la propriété, l'aménagement du territoire et les stratégies successorales des exploitations agricoles. »

« Par ailleurs, nous estimons qu’il faut réduire drastiquement le fardeau administratif qui pèse sur les agriculteurs européens. Il faut leur assurer la souplesse nécessaire pour adapter leurs business plans aux évolutions des marchés. »

« Dernier point et non des moindres, l’Union doit promouvoir beaucoup plus énergiquement l’innovation et la numérisation dans le secteur agricole. Il s’agit d’attirer les jeunes agriculteurs capables d’exploiter de manière optimale les progrès technologiques. »

« En conclusion, si nous nous montrons capables de mettre en pratique tous ces instruments à l’échelle européenne, le secteur agricole pourrait connaître un grand bond en avant. Cela impliquerait de nouveaux emplois, des technologies de l’alimentation plus innovantes et plus saines et le maintien de l’attractivité des régions rurales – et donc leur maintien en vie. »

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