Les eurodéputés S&D ont profité de la plénière du PE de ce 1 mars à Bruxelles pour appeler les États membres de l’UE à réduire l’écart salarial hommes-femmes de 2 % annuellement au cours des cinq prochaines années.

En effet et en dépit des progrès réalisés ces dernières années, à travail égal les femmes continuent à gagner en moyenne 16 % de moins que les hommes. Cela signifie que pour gagner autant que les hommes sur toute leur carrière, les femmes devraient commencer à travailler dix ans plus tôt.

Les S&D luttent depuis longtemps pour l'égalité salariale à travail égal. Dans cet esprit, ils demandent une révision du droit de l'UE, afin d'améliorer la situation dans ce sens. Il s’agit d’instaurer la transparence obligatoire des fiches salariales et d'élaborer au sein des entreprises des plans d'action et des audits pour réduire les écarts salariaux.

Iratxe García Pérez, eurodéputée et porteparole du Groupe S&D pour les droits des femmes et l’égalité des sexes, a déclaré ceci :

« Le 1er mars est la journée de l’écart salarial hommes-femmes. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a beaucoup de pain sur la planche pour améliorer la situation de millions de femmes qui travaillent en Europe et gagnent moins que leurs collègues masculins. En effet et bien que les femmes soient au moins autant qualifiées que les hommes, parfois même plus, souvent leurs compétences ne sont pas appréciées à la même hauteur que celles des hommes et leurs carrières sont plus lentes. Cette situation résulte, pour l’UE, dans un écart salarial hommes-femmes moyen de 16 %. Cela n’est pas seulement illégal et discriminatoire à l’égard des femmes. C’est également socialement injuste, parce que l’inégalité salariale aboutit inévitablement à une grande inégalité des pensions de retraite : l’écart s’élève actuellement à 40 % en moyenne dans les États membres de l’UE. »

 « Or, aussi longtemps que persiste l’écart salarial hommes-femmes, nous ne pouvons qualifier notre société d’équitable ou d’égalitaire. Dans ces conditions, nous appelons les entreprises à publier leurs échelles salariales et à adopter des plans d'action genrés, afin d'assurer l'égalité hommes-femmes. »

Zita Gurmai, présidente du PSE Femmes et chef de file de la campagne ‘Commencez plus tôt pour un salaire égal après’, a ajouté ceci :

« Il est inacceptable qu’au 21e siècle, les femmes européennes continuent à gagner en moyenne 16 % de moins que les hommes. Pour arriver à un salaire annuel égal, elles doivent travailler chaque année deux mois de plus, soit jusqu’au 1er mars de l’année suivante. Voilà pourquoi en cette ‘Journée européenne de l'égalité salariale’, le PSE Femmes a lancé la vidéo ‘Commencez plus tôt pour un salaire égal après’. Il s’agit de faire prendre conscience de la situation et de mettre l’UE sous pression : nous demandons des mesures concrètes pour assurer dans tous les États membres une réduction annuelle de 2 % de cet écart, applicable à tous les groupes d’âges. Ces mesures doivent s’accompagner d’audits et de contrôles de suivi de l’évolution et de sanctions dissuasives. »

Informations contextuelles sur l’écart salarial hommes-femmes :

La notion d’écart salarial hommes-femmes renvoie à la différence entre les salaires horaires bruts moyens des hommes et des femmes, à travers l’économie dans son ensemble.

L’écart global de revenus du travail représente la différence des revenus annuels moyens des hommes et des femmes.

  • Pour l’UE dans son ensemble, le salaire horaire des femmes est inférieur de 16,3 % à celui des hommes.
  • Pour gagner autant sur leur carrière, les femmes devraient travailler 10 ans de plus ou commencer à travailler 10 ans plus tôt que les hommes.
  • Seulement 2,6 % des PDG de l’UE sont des femmes.
  • Au salaire inférieur des femmes correspond une pension inférieure : 22 % des femmes à la retraite sont confrontées au risque de pauvreté, qui ne concerne que 16 % des hommes.
  • Les écarts salariaux varient par pays : l’Italie (7 %) et la Bulgarie (15 %) affichent les meilleures performances, alors que l’Estonie (28 %) et l’Allemagne (28 %) sont les mauvais élèves de la classe.
  • Les facteurs suivants déterminent l’écart salarial hommes-femmes : la présence majoritaire écrasante des hommes dans les postes de management et de supervision ; l’étendue des tâches non payées assurées par les femmes, comme le ménage et le soin des enfants ; les interruptions de carrière ; la ségrégation dans l’enseignement et sur le marché du travail ; la discrimination salariale.
  • Actuellement, au sein de l’UE l’écart global moyen des revenus hommes-femmes s’élève à 41,1 %.
  • Cet écart est dû à l'infériorité des revenus horaires, des heures travaillées et des taux d'emploi des femmes.

L’initiative de la Journée européenne de l'égalité salariale vise à contribuer à la lutte des organisations de femmes progressistes contre l’écart salarial hommes-femmes.

Pour en savoir plus sur cette campagne du PSE.



Pour voir la vidéo de la campagne pour l’égalité salariale du PSE :  

Eurodéputés impliqués
Présidente
Espagne
Membre
Hongrie