Le Parlement européen a adopté, aujourd’hui, une résolution au lendemain de l’annonce des fermetures chez Caterpillar et Alstom.
Longtemps, les mots « politique industrielle » ont été oubliés en Europe. Ce n’est plus tout à fait le cas depuis quelques années, dans les paroles au moins : mais il est urgent que les actes suivent. Nous avons besoin d’une politique industrielle européenne ambitieuse pour ne pas laisser des pans entiers de notre industrie disparaître.
Le point de départ, c’est d’anticiper les restructurations et de renforcer le dialogue social avec tous les acteurs concernés au niveau européen, national et local afin d’éviter les pertes d’emplois et les licenciements comme le Parlement européen l’avait demandé avec force dans le précédent mandat. Pour cela, nous proposons que l’Union européenne encadre les restructurations en Europe.
En ce qui concerne l’industrie ferroviaire en France et en Europe, la Commission européenne doit prendre conscience qu’il s’agit d’un pilier de l’économie européenne, ce que nous avons redit pendant le débat : 1 million d’emplois directs et 1,2 million d’emplois indirects. C’est un secteur-clé pour la réindustrialisation et un excellent vecteur de relance de la croissance, encore plus après l’Accord de Paris.
En juin 2016, le Parlement européen appelait justement la Commission à stimuler les commandes publiques dans le secteur ferroviaire grâce à la pleine utilisation des fonds européens. Cette résolution doit s’appliquer !
Enfin, l’Union doit jouer son rôle de protection et de défense de ses industries et des emplois face à une concurrence internationale toujours plus rude et, en particulier, l’émergence de grands groupes, notamment en Chine, qui bénéficient de subventions publiques massives.
L’Union européenne ne doit plus être l’idiote du village planétaire et doit définir une vision plus stratégique et offensive en matière de politique industrielle : il y a urgence, les cas Alstom et Caterpillar nous le rappellent !