Lors du débat en plénière consacré à l’Afghanistan, les Socialistes & Démocrates ont déploré la prise de pouvoir violente par les talibans. Ils ont exprimé leur profonde inquiétude au sujet de la catastrophe humanitaire qui menace de se produire.

La résolution que le Parlement européen doit adopter ce 16 septembre reflètera ces inquiétudes. Dans le même esprit, le Groupe S&D demande la mise en place urgente de corridors sûrs, afin de poursuivre les évacuations sous les auspices du HCR. Ils appellent également les États membres et la Commission à élaborer une politique d'asile humaine pour les personnes qui fuient l’Afghanistan. Cette politique doit comprendre l’octroi de visas humanitaires, ainsi que des engagements précis et nouveaux de réinstallation. L’UE a la responsabilité morale de recevoir et intégrer des réfugiés, dans le plein respect de la Convention de Genève. Elle ne doit pas externaliser sa politique migratoire.

Il faut donner la priorité absolue au dialogue avec les donateurs internationaux, afin de mettre en place des canaux de distribution de l'aide humanitaire. Nous demandons également l’intégration à l’assistance financière de l’UE d’une clause forte relative aux droits humains en général et aux droits des femmes en particulier. Il s'agit de tenter de protéger les acquis des femmes afghanes, ces 20 dernières années.

Le Groupe S&D soutient la volonté du HR/VP de faire de l’Afghanistan un moment charnière pour lancer un débat sur l’autonomie stratégique européenne.

Pedro Marques, viceprésident S&D pour la politique étrangère, a déclaré ceci :

« Vingt ans après le 11 septembre 2001, nous désertons l’Afghanistan. Nous commettons ainsi une nouvelle série d’erreurs, comme nous l’avons fait toutes ces années. Nous craignons pour le sort des Afghans en général et des femmes afghanes en particulier. Dans ce contexte, la moindre des choses est de nous engager à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter la généralisation du désespoir.  Il faut leur apporter de l’espoir ! Nous devons donc commencer à mettre en place les conditions permettant d’apporter en toute sécurité une aide humanitaire au pays, d’assurer le développement de celui-ci et d’y assurer l’égalité des droits. »

« Parallèlement, nous devons réfléchir aux nombreuses erreurs commises ces 20 dernières années. Il faut réfléchir à l’égoïsme de nombreuses autorités et partis politiques européens, qui ne font preuve d’aucune solidarité avec ces exilés qui quittent leur pays, désespérés. »

« L’Europe doit être une contrée d’opportunités, un havre de dignité, des droits humains et du droit international. L’Europe ne peut pas devenir la contrée de la fermeture des frontières et des cœurs. Nous le devons aux Afghans ; mais nous le devons aussi à nous-mêmes et au monde entier. »

Elena Yoncheva, eurodéputée et négociatrice S&D de cette résolution, a ajouté ce qui suit:

« Après des générations de conflit, l’Afghanistan vit à présent sous une terrible chape de peur et de répression, qui pèse en particulier sur les femmes et les enfants. Il y a beaucoup de leçons à tirer, beaucoup de défis à relever. »

« L’UE doit retourner dès que possible sur le terrain, afin d'assurer ses propres sources d'information. Cela nous permettra de surveiller les violations des droits humains, et cela renforcera nos efforts de ne pas permettre à l’Afghanistan de redevenir une base pour diverses organisations terroristes internationales. Par ailleurs, il faut s’occuper de la production et du commerce de l’opium, première source de revenus des talibans. »

« Mais par-dessus tout, nous devons veiller à ce que le retour des talibans n’entraîne pas une nouvelle catastrophe humanitaire. Il ne faut pas répéter les erreurs commises avec la Syrie et la Libye. Il faut des corridors humanitaires, des visas humanitaires, des procédures de réinstallation, et des systèmes de droit d’asile prêts à l’emploi. Il faut de la solidarité ! Le Conseil doit cesser de rédiger des déclarations scandaleuses, qui externalisent les problèmes vers des pays tiers et les États membres de la ligne de front. Le Conseil doit collaborer en tant qu’Union, fondée sur des valeurs partagées et la solidarité. »

Eurodéputés impliqués
Viceprésident
Portugal
Membre
Bulgarie
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