Ce 19 mai, le Parlement européen doit adopter son rapport annuel sur la Turquie. Le texte de cette année est considéré comme le plus critique jamais présenté par le PE sur la situation dans ce pays. Élaboré par l'eurodéputé S&D Nacho Sánchez Amor, le rapport reflète les graves inquiétudes du PE sur la régression permanente observée en Turquie au cours des deux dernières années dans les domaines de l’État de droit et des droits humains. À quoi s’ajoute la répression, à une échelle sans précédent, de l'opposition démocratique et des voix critiques.

Le rapport déclare que tout agenda positif avec la Turquie, union douanière comprise, doit être lié à une conditionnalité démocratique. Cependant, au cas où la tendance négative actuelle ne serait pas inversée, il faut suspendre officiellement les négociations d'adhésion avec Ankara.

Dans ce contexte, le Groupe S&D estime que le soutien et la pleine solidarité avec la société civile et les nombreuses forces pro-démocratiques de Turquie doivent constituer la nouvelle priorité de l’UE.

Nacho Sánchez Amor, eurodéputé S&D et rapporteur permanent du PE pour la Turquie, a déclaré ceci :

« Mon rapport reflète l’état très inquiétant de la démocratie et des droits humains en Turquie, ainsi que la détérioration des relations entre ce pays et l’UE. Dans le contexte de la politique étrangère hostile menée, ces derniers mois, par la Turquie à l’égard de certains États membres de l’UE, ces relations ont atteint leur point le plus bas depuis des décennies. Si le récent changement de discours est bienvenu, il est insuffisant. Des faits doivent venir corroborer les paroles. »

« Le Parlement européen affirme clairement sa volonté d’entretenir les meilleures relations possibles avec la Turquie. Mais cela suppose que ce pays inverse sa dérive autocratique actuelle qui écrase toute voix critique ; cela suppose que la Turquie respecte ses engagements internationaux, y compris les décisions de la Cour européenne des droits de l'homme et les recommandations de la Commission de Venise. La mise en place d’un agenda positif ne peut se faire que si des mesures d’amélioration de la situation de la démocratie sont prises. »

« Dans ce contexte, le rapport envoie quelques messages clairs, tant à la Turquie qu’aux autres institutions de l’UE et aux États membres de celle-ci. Sans progrès urgents dans les situations des droits humains et de l’État de droit en Turquie, il sera impossible d’améliorer et de faire progresser les relations entre l’UE et la Turquie. Ceci inclut l’union douanière. Le Parlement européen ne soutiendra aucune politique européenne envers la Turquie qui passe outre aux droits humains et à l’État de droit. »

« Nous ne pouvons pas abandonner la société civile ni la population turque qui partagent largement nos valeurs démocratiques et continuent à se tourner vers l’UE avec espoir. »

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