En raison du ralliement du PPE à l'extrême droite, le Parlement européen a rejeté le rapport sur le financement du développement avant la quatrième conférence internationale de Séville. Le rapport aurait dû appeler les Etats membres à accroître leur engagement en faveur de la coopération internationale au développement. En votant contre, le PPE s'aligne sur les forces anti-européennes et sape la crédibilité et la responsabilité de l'UE au niveau mondial. En conséquence, il manque un signal fort de la part du Parlement européen avant la prochaine conférence de Séville.
Marit Maij, rapporteur fictif S&D sur le dossier, a déclaré :
"La Conférence de Séville est un moment clé pour relancer le financement du développement mondial et montrer le leadership de l'UE, en particulier face aux réductions de l'USAID qui devraient augmenter le nombre de décès évitables de 3 millions par an. Le Parlement européen devrait envoyer un message clair et uni. Au lieu de cela, le PPE s'est une fois de plus rangé du côté de l'extrême droite eurosceptique, mettant ainsi en péril les progrès et la crédibilité de l'UE à un moment critique.
"Le rapport souligne que la politique de développement de l'UE doit être orientée vers les besoins des populations des pays partenaires concernés et alignée de manière cohérente sur les principes de l'Agenda 2030 des Nations unies. Il appelle à une approche intégrée du financement du développement ainsi qu'à la reconnaissance des défis actuels de l'architecture financière internationale. Un accent particulier est mis sur le financement responsable et la viabilité de la dette à long terme.
"Au moins 93 % des dépenses de développement de l'UE devraient bénéficier à la réduction de la pauvreté". Le rapport souligne également le besoin urgent de combler les déficits de financement dans des secteurs sociaux clés tels que la santé, l'éducation et la protection sociale. La formulation de ces engagements et d'autres engagements antérieurs a été contrecarrée, de même que tout ce qui concerne l'égalité des sexes et l'objectif de développement durable n° 5, le PPE s'alliant à l'extrême droite. Non seulement ils reviennent sur des engagements antérieurs, mais ils mettent aussi en péril les progrès du développement, tous les progrès réalisés en matière d'égalité des genres et les améliorations apportées à tous les autres engagements en matière de développement".
Udo Bullmann, coordinateur S&D au sein de la commission du développement, critique vivement ce rejet :
"L'ordre mondial est menacé et l'Europe doit assumer ses responsabilités sur la scène internationale. Nous avons besoin d'une UE forte et unie qui soutienne les plus vulnérables, défende ses valeurs fondamentales et contribue à la stabilité dans le monde. Il est incompréhensible que le PPE contribue à saper la crédibilité de l'UE en matière de politique étrangère. Il devrait se rendre compte que cette myopie affaiblit la position de l'UE dans le monde.
"La coopération au développement est un investissement dans notre avenir commun, et non un facteur de coût. Les défis mondiaux exigent plus que des paroles en l'air : nous devons constamment aligner notre financement sur les objectifs de l'Agenda 2030 et veiller à ce que la réduction de la pauvreté, comme le prévoient les traités européens, bénéficie d'une priorité absolue et que les écarts de financement en matière de santé, d'éducation et de protection sociale soient comblés. C'est ainsi que la réussite économique dans les pays du Sud pourra également être atteinte.
"En tant que sociaux-démocrates au Parlement européen, nous appelons la Commission européenne et les États membres à s'engager dans les changements de cap nécessaires et urgents lors de la prochaine conférence."
