Il n’y a pas de « seuil sans risque » pour l’amiante – les S&D poussent la Commission à faire un premier pas ambitieux vers une « Vision Zéro »

asbestos removal

Ce 27 septembre, la commission Emploi du Parlement européen votait la réduction de l’exposition des travailleurs à l’amiante. Cette substance est un des principaux cancérogènes. La Commission devrait présenter en 2022 une proposition de loi en la matière. Les Socialistes & Démocrates appellent la Commission à fixer prioritairement les seuils d’exposition à l’amiante à 0,001 fibres/cm³ (1 000 fibres/m³), à renforcer une série de mesures de protection comme l'élimination dans des conditions sûres, et à aller vers une interdiction générale de l’amiante.

Johan Danielsson, eurodéputé S&D responsable du dossier de la protection des travailleurs contre l’amiante, a déclaré ceci :

« L’exposition à l’amiante est la première cause européenne des cancers liés au travail. La recherche en la matière est claire : il n’y a pas de seuil sans risque pour l’exposition à l’amiante. Alors que la production et la vente d’amiante est interdite au sein de l’UE depuis 2005 – et même avant dans de nombreux États membres – cette substance dangereuse reste présente dans de nombreux immeubles. Cela met en danger les vies de millions de travailleurs européens. »

« À présent, la Commission doit montrer qu’elle veut réellement mettre en œuvre une Vision Zéro par rapport aux décès liés au travail, et définir un seuil d’exposition strict de 0,001 fibres d’amiante par cm³.  Pour mieux protéger les travailleurs, les locataires et les propriétaires d’immeubles, nous demandons l’établissement d’un registre public de l’amiante, la surveillance systématique des bâtiments avant toute vente ou location et le renforcement de la lutte contre l’amiante sur le plan mondial. Les travailleurs déjà malades de l’amiante doivent avoir accès à un diagnostic précoce, à des traitements, à la rééducation et aux compensations. »

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l’emploi, a indiqué ceci :

« L’amiante menace la vie de millions de travailleurs de la construction et de pompiers, sans oublier les propriétaires et locataires immobiliers. La dégradation du parc immobilier entraînera une hausse des niveaux d’exposition.  La maintenance, la rénovation ou la démolition de ces bâtiments met en danger les vies et la santé de toute une génération de travailleurs de la construction. »

« Dans ces conditions, les Socialistes & Démocrates demandent l’élaboration d’une stratégie européenne de suppression sûre de l’amiante des bâtiments. Il s’agit de protéger les travailleurs et les habitants, aujourd’hui et à l’avenir. Il est temps de créer des synergies entre les différents domaines politiques : assurer le soutien financier dans le cadre de la vague de rénovation prévue par le Green Deal ; appliquer à la construction et aux bâtiments le plan d’action en faveur de l’économie circulaire ; améliorer les mesures de protection dans le contexte du nouveau cadre stratégique de l’UE pour la santé et la sécurité au travail ; et réduire les seuils d’exposition en révisant la directive 2009/148/CE relative à l’amiante sur les lieux de travail. L’interdiction générale de l’amiante reste notre but ultime. Le seul monde sûr est un monde sans amiante. »

Note aux rédacteurs :

52 % des décès annuels liés au travail dans l’Union peuvent être attribués à des cancers liés au travail ; et 80 % de ces cancers reconnus dans les États membres sont liés à l’amiante. Le Parlement européen estime que le coût, pour l’Union, des cancers liés aux conditions de travail oscille entre 270 milliards et 610 milliards d’euros par an – soit de 1,8 % à 4,1 % du PIB.

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