Ce 16 novembre, la commission Emploi du Parlement européen votait le rapport élaboré par les corapporteurs S&D Agnes Jongerius et Dennis Radtke, intitulé « Une Europe sociale forte pour des transitions justes ». Ce texte définit les ambitions du PE pour un agenda social européen. Les Socialistes & Démocrates se sont totalement investis dans la création du socle européen des droits sociaux, puis dans la mise en œuvre de celui-ci. À présent, ils se battent pour que les objectifs du socle deviennent contraignants pour les États membres.

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l’emploi, autrice du rapport parlementaire, a déclaré ceci :

« L’Europe était synonyme d’une promesse : travaillez dur et vous aurez une belle vie. Et elle l’a tenue. Pendant de nombreuses décennies, des millions de personnes ont vécu dans la paix et la prospérité ; elles ont étudié et travaillé dur, ce qui leur a permis de gagner un salaire décent, l’achat d’une maison, l’éducation des enfants. »

« Aujourd’hui, cette promesse de l’Europe est brisée. La pandémie de COVID-19 risque de déclencher un état d’urgence sociale, où les gens perdent leur gagne-pain, les travailleurs sont soumis à des conditions de travail plus précaires, les inégalités s’aggravent et des familles tombent dans la pauvreté. Dans ce contexte, nous devons intensifier la transition verte et nous préparer à la numérisation. Je suis profondément convaincue que cela ne peut se faire que de manière juste et ancrée dans un investissement social dans les gens. »

« Alors il est temps de rétablir la promesse de l’Europe. Notre agenda des droits sociaux est destiné à ériger une digue, pour protéger les gens contre les tempêtes déchaînées par ces tremblements de terre. Nous voulons que les gouvernements s’engagent à réaliser des objectifs sociaux concrets, comme réduire de moitié le chômage des jeunes, assurer l’égalité salariale hommes-femmes, garantir à tous l’accès à un logement abordable. Tout le monde doit être capable de vivre de son travail. Dans le même esprit, nous luttons pour l’instauration de salaires minimums décents, et pour assurer aux travailleurs de l'économie numérique l'égalité des droits. »

« Depuis des années, l’UE et les gouvernements se concentrent sur les politiques économiques, et font primer les libertés du marché intérieur sur les droits des travailleurs. Il est donc grand temps de répondre à l’appel des syndicats et du mouvement ouvrier, et de donner enfin aux objectifs sociaux la même priorité qu’aux objectifs économiques. Dans cet esprit, nous demandons un ‘Agenda de Porto’, qui impose aux États membres des objectifs contraignants destinés à réduire les inégalités dans nos sociétés. L’Europe doit devenir la force protectrice des travailleurs, pour tenir de nouveau sa promesse. »

Note aux rédacteurs :

Le rapport « Une Europe sociale forte pour des transitions justes » était soumis ce 16 novembre à 16h45 au vote de la commission Emploi du Parlement européen. Dans la prochaine étape, il sera présenté en plénière.

Le socle européen des droits sociaux était adopté conjointement en novembre 2017 par le Conseil, la Commission et le Parlement. Depuis, la difficulté a été de mettre en œuvre concrètement et de garantir les vingt principes énoncés. À cet effet, la Commission s’est engagée à présenter un plan d'action au début 2021. Dans ce contexte, les Socialistes & Démocrates font pression pour l’adoption, lors du sommet de Porto en mai 2021, de droits sociaux tangibles, contraignants et exécutoires (un « Agenda de Porto »).

Eurodéputés impliqués
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Coordinatrice
Pays-Bas
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