Les Socialistes & Démocrates au Parlement européen saluent le cadre stratégique en matière de sécurité et de santé au travail présenté ce 28 juin par Nicolas Schmit, commissaire européen à l’Emploi et aux Affaires sociales. En effet, ce cadre fait l’objet d’une demande S&D urgente d’avant la pandémie. Cependant, il y a encore matière à amélioration.

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l'emploi et les affaires sociales, a déclaré ceci :

« Il faut actualiser d’urgence notre règlementation concernant la santé et la sécurité au travail en fonction des nécessités des temps nouveaux. La crise du COVID-19 a réellement enfoncé le clou : nous devons nous préparer aux futures pandémies pour mieux protéger les travailleurs. Les travailleurs de première ligne et des métiers essentiels mettent en jeu leur vie et leur santé pour permettre à nos sociétés de continuer à fonctionner. Le moins que nous puissions faire pour eux est de tirer les bonnes leçons de la crise. À l’avenir, nous devons mieux les protéger, mieux les aider à supporter le prix mental que la pandémie a exigé d’un grand nombre d’entre eux. Dans cet esprit, le Groupe S&D a demandé une directive relative à la santé mentale. Celle-ci doit reconnaître l'anxiété, la dépression et le burnout comme maladies professionnelles. Il faut aussi une directive relative aux troubles musculo-squelettiques, qui affectent de nombreux télétravailleurs. »

« En effet, plus d’un Européen sur trois travaille actuellement depuis son domicile. Certains pays de l’UE vont même instaurer le droit au bureau à domicile. Si le travail chez soi apporte une plus grande souplesse et réduit l'empreinte carbone, il tend aussi à effacer la frontière entre vie professionnelle et privée, ce qui a un coût humain. Dans ces conditions, les travailleurs doivent disposer d’un ‘droit à la déconnexion’. Nous exhortons donc la Commission à présenter sans délai les propositions de loi en la matière. »

« C’est tellement facile : un clic suffit pour se faire livrer un repas, commander une voiture pour un trajet ou faire venir une personne pour nettoyer son domicile. Or, certaines personnes paient un prix très élevé pour que nous bénéficions de ces commodités. Nous demandons que les travailleurs de plateforme soient considérés comme des employés, disposant de l’ensemble des droits dans le cadre du travail et droits sociaux. Ceci inclut les règles relatives à la santé et la sécurité au travail. Car lorsqu’il s’agit de santé et de sécurité, il ne doit y avoir aucune exemption, pour personne. »

« Par ailleurs, nous sommes aussi déçus du fait que la Commission n’ait encore rien proposé pour améliorer la situation des travailleurs mobiles en général et des saisonniers en particulier. Trop souvent, ceux-ci sont soumis à des conditions de travail et de vie malsaines et non sûres. Si nous n’intervenons pas pour protéger ces personnes, qui sont parmi les plus vulnérables de l’économie contemporaine, nous courons le risque de voir le travail précaire contaminer d’autres secteurs. »

« Zéro mort au travail d’ici 2030 : voilà notre objectif. Aucun emploi ne mérite de mourir pour lui. Pour réaliser cet objectif, la Commission doit aussi intensifier ses efforts de protection des travailleurs contre les cancérogènes. Il faut revoir la valeur limite de l’amiante et, d’ici 2024 au plus tard, il faut ajouter 25 substances à la directive relative aux produits cancérogènes. De la sorte, celle-ci comprendra 50 produits cancérogènes et couvrira 80 % de l’exposition dans les conditions de travail. De même, nous exhortons la Commission à intensifier ses efforts de protection des travailleurs contre les produits toxiques pour la reproduction, et contre les médicaments très dangereux manipulés par le personnel infirmier dans les traitements du cancer. »

Eurodéputés impliqués
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Coordinatrice
Pays-Bas
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