Le Groupe S&D a soutenu, ce 25 novembre, un rapport qui s’attaque à la radicalisation et le recrutement de jeunes Européens par des groupes extrémistes. Les eurodéputés S&D ont aussi critiqué l’approche exclusivement sécuritaire et simpliste prônée, ces dernières semaines, par les groupes de droite.

Birgit Sippel, eurodéputée et porteparole S&D pour les libertés publiques, la justice et les affaires intérieures, a déclaré ceci :

« Depuis 2012, plus de 4 000 jeunes Européens sont allés se battre pour Daesh en Syrie. En effet, la majorité des terroristes impliqués dans les attentats de Paris – et ceux de Londres en 2005 et de Copenhague en début d’année – est née et a grandi en Europe. Tandis que le PPE souhaitait combiner ce rapport avec une question concernant les frontières extérieures et le PNR, nous estimions qu’il était vital qu’il soit exclusivement consacré à son but déclaré, la prévention de la radicalisation et du recrutement de jeunes Européens par les organisations terroristes. »

« Autant nous aimerions qu'il y ait des réponses simples à la menace terroriste, nous devons admettre qu’il n'y en a pas. Le discours d’autres groupes politiques, qui prétendent que la fermeture des frontières et la surveillance sans limites mettrait fin aux menaces, sont notoirement faux. »

« Oui, nous devons renforcer la sécurité à la lumière des nouvelles menaces, nous devons appliquer pleinement les mesures disponibles et partager les informations entre services de police, sur une base permanente. Toutefois et plus important encore, nous devons faire face à la question inconfortable de savoir pourquoi un nombre croissant de jeunes Européens sont attirés par l'extrémisme. En tant que sociaux-démocrates, nous devons conduire la lutte contre la marginalisation, l’exclusion sociale et les inégalités, qui font le lit des recruteurs extrémistes. »

Ana Gomes, eurodéputée coordinatrice S&D pour ce rapport, a ajouté ceci :

« Ce rapport montre clairement que nous pouvons et devons prendre des mesures pratiques pour perturber et rompre le lien entre ceux qui avancent des idéologies extrémistes et violentes et les jeunes Européens qui constituent leur cible privilégiée. Dans cet esprit, nous appelons les autorités compétentes à surveiller de beaucoup plus près les sites internet qui incitent à la haine. Nous devons échanger nos meilleures pratiques relatives à la manière de contrer la radicalisation en milieu carcéral. Nous avons besoin de programmes éducatifs qui font la promotion du pluralisme et de la pensée critique, et qui aident les personnes vulnérables. »

« Une approche sécuritaire exclusive, imposée par le sommet à la base, ne marchera pas. Nous avons besoin de la confiance et du soutien des communautés pour gagner la guerre idéologique contre les extrémistes. À cet effet, nous devons renforcer les modérés pour combattre les récits propagés par les prêcheurs extrémistes ou les djihadistes en ligne. Et nous devons plus soutenir les familles et les communautés que la radicalisation de leurs amis ou familles inquiète. Il est évident que ceci doit aller de pair avec l’élargissement de la lutte contre l’extrémisme dans le monde. Toutefois, nous devons avant tout gagner la bataille dans nos communautés. »

Eurodéputés impliqués
Coordinatrice
Allemagne