Ce 16 février à Strasbourg, le Parlement européen a adopté le premier rapport de son histoire concernant les robots. Celui-ci aborde les nombreuses questions juridiques et éthiques que posera le déploiement de robots à grande échelle. Malheureusement, il ignore les effets potentiellement négatifs sur le marché du travail.

Mady Delvaux-Stehres, eurodéputée S&D et autrice du rapport, a déclaré ceci :

« Dans les prochaines décennies, aucune strate de la société ne sera préservée de l’usage accru de robots. En effet, dans un contexte d'accélération permanente de l'innovation technologique, les robots joueront un rôle croissant dans notre quotidien. Ils sont susceptibles d’apporter d’immenses bienfaits à nos sociétés, en nous assistant dans les tâches difficiles et déplaisantes. Toutefois, nous avons besoin de règles précises pour garantir que les robots servent les humains en toute circonstance. »

« Bien que l’adoption de mon rapport sur la robotique par la plénière me fasse plaisir, je suis par ailleurs déçue que la coalition de droite ait refusé la tenue d’un débat dans un esprit d’ouverture et de prospective. Ce faisant, cette coalition affiche son dédain pour les inquiétudes des citoyens. En effet, refuser la tenue d’un débat sur la manière dont notre société pourra faire face aux défis qui accompagnent les opportunités, c’est empêcher l’Europe de se préparer à l'avenir. »

Sylvia-Yvonne Kaufmann, eurodéputé et porteparole du Groupe S&D pour les affaires juridiques, a ajouté ceci :

« L’adoption massive de robots modifiera en profondeur tous les aspects de nos vies, et en particulier nos modes de travail. Cela ouvre d’énormes perspectives à la création d’emplois hautement qualifiés et d'industries totalement nouvelles, qu'il s'agisse de production de voitures automatisées ou de consommation énergétique plus intelligente. Les robots accompliront également des tâches dangereuses ou monotones, confiées actuellement à des humains. »

« Toutefois, la coalition droitière ADLE-PPE-CRE ferme les yeux sur les conséquences négatives potentielles de la robotisation pour le marché du travail européen. Or, le Groupe S&D considère qu’il est vital d’appréhender les aspects négatifs d’un monde où les robots accompliront un nombre croissant des tâches effectuées par les humains. Nous devons veiller à ce que la révolution robotique n’engendre pas un chômage de masse ou l’accroissement des inégalités entre riches et pauvres. »