Ce 20 janvier, le Parlement européen doit s’exprimer sur le rapport S&D « Le droit à la déconnexion ». Ce texte demande l’instauration d’une loi européenne contraignante, destinée à garantir ce droit à l’ensemble des travailleurs européens.

Alex Agius Saliba, eurodéputé S&D, a déclaré ceci à la veille du vote de ce rapport :

« La pandémie de COVID-19 a changé fondamentalement nos manières de travailler. Plus d’un travailleur européen sur trois travaille actuellement à domicile. Cela accroît la pression d’être toujours connecté et joignable, et estompe de plus en plus les limites entre vie privée et professionnelle. Il est particulièrement difficile de s’arrêter lorsqu’on travaille à domicile. Des études indiquent que la probabilité d'excéder le maximum de 48 heures de travail hebdomadaire est deux fois plus élevée pour les travailleurs à domicile que pour les autres. Or, ce maximum est inscrit dans le droit de l‘UE. »

« Le coût humain de cette situation peut être élevé,  qu’il s’agisse d’heures supplémentaires non payées, d'affections musculaires et oculaires, de dépression ou de burnout. Nous ne pouvons pas abandonner à leur sort des millions de travailleurs européens. Ils sont fidèles au poste, font leur travail dans les circonstances extrêmement difficiles de la pandémie. Mais la pression d’être en ligne en permanence et l’allongement des horaires les épuisent. Le moment est donc venu d’afficher notre solidarité, pour leur assurer ce qu’ils méritent : le droit à la déconnexion. »

« Après le travail, pendant les vacances, les travailleurs doivent pouvoir éteindre leurs téléphones et courriels sans crainte de répercussions négatives. Cela est vital pour la santé mentale et physique. En conséquence, il est temps d’adapter les droits des travailleurs aux nouvelles réalités de l’ère numérique. »

Agnes Jongerius, eurodéputée et porteparole S&D pour l’emploi et les droits sociaux, a ajouté ce qui suit :

« Le vote d’aujourd’hui obligera les libéraux et les conservateurs à abattre leur jeu. Sont-ils prêts à faire entrer les droits des travailleurs dans l'ère numérique, ou non ? Le droit à la déconnexion améliorera les vies de millions de travailleurs européen. Il s’inscrit aussi dans un ensemble plus global : la bataille pour adapter les droits des travailleurs aux défis du 21e siècle numérique. »

« En effet, la révolution numérique peut enrichir uniquement une minorité privilégiée - ou elle peut réellement améliorer les vies du plus grand nombre : cela dépendra largement de la manière dont nous la gérons et dont nous légiférons sur le sujet. Lors de la dernière révolution industrielle, les parlements – instigués par le mouvement ouvrier – ont joué un rôle crucial : ils ont ancré les droits des travailleurs dans la loi, les transformant de la sorte en réalité pour la population.  Aujourd’hui, il nous appartient de faire en sorte que la numérisation ne sape pas les droits des travailleurs durement conquis. Il s’agit de conditions de travail décentes, d’horaires de travail et de repos précis, de salaires équitables et, sans nul doute, du droit à la déconnexion. »

« Dans ce vote, le PPE et Renew Europe devront montrer leur vrai visage, et décider de quel côté de l’histoire ils veulent se trouver. À mes yeux, il serait scandaleux de refuser à des millions de travailleurs ce droit à la déconnexion dont ils ont désespérément besoin. Ce serait un péché de ne pas faire en sorte que les progrès techniques de la numérisation produisent des progrès sociaux pour le plus grand nombre. »

Note aux rédacteurs :

Le droit à la déconnexion permet aux travailleurs de ne pas s’engager, en dehors des heures de travail, dans des tâches, des activités ou des communications électroniques en rapport avec le travail. Ces communications comprennent les appels téléphoniques, les courriels et autres types de messages. Les plages de non-travail comprennent les périodes de repos, les vacances officielles et annuelles, les congés de paternité, de maternité et parentaux, ainsi que tout autre type de congé. Cette déconnexion ne peut entraîner de conséquences négatives pour le travailleur.

Le rapport d’initiative appelle la Commission à présenter une directive relative au droit à la déconnexion. Pour être effectif, il doit être adopté en grande plénière du Parlement européen, à la majorité qualifiée de 357 voix.

Find out more about the Socialists and Democrats' commitment to defending the right to disconnect and other fundamental social rights (en anglais).

 

 

 

Eurodéputés impliqués
Viceprésident
Malte
Cheffe de délégation
Coordinatrice
Pays-Bas
Contact(s) presse S&D