Le rapport publié par les enquêteurs de l'ONU sur la violence exercée à l’encontre de la minorité rohingya au Myanmar, qualifie explicitement ces événements de génocide. Ces constatations ont horrifié les Socialistes & Démocrates. Le rapport était présenté ce 29 août, en commission AFET, par les membres de la mission onusienne d’établissement des faits au Myanmar. Dans la foulée, le Groupe S&D demande que l’ensemble des auteurs de ces crimes soient poursuivis en justice, et qu’un embargo total soit instauré sur les armes à destination de ce pays.

Elena Valenciano, eurodéputée et viceprésidente du Groupe S&D, a déclaré ceci :

« L’échelle des atrocités commises par les militaires du Myanmar, et décrites dans le rapport de l’ONU, dépasse l’entendement. En effet, plus de 700 000 personnes ont été obligées de fuir et 10 000 ont été tuées. Nous déplorons les massacres de masse brutaux, l’utilisation de la violence sexuelle comme arme de guerre ainsi que l’ensemble des actes inhumains commis à l’encontre de la population civile minoritaire des Rohingyas, dans les États de Rakhine, Kachin et Shan. »

« Or, les enquêteurs de l’ONU rendent explicitement les militaires du Myanmar responsables des massacres à grande échelle et viols en bande commis sur les Rohingyas musulmans, avec ‘intention génocidaire’. Ceci ne peut pas passer inaperçu ! »

« En conséquence, nous nous joignons à la demande des enquêteurs de l’ONU de traduire en justice le commandant en chef et cinq généraux de l’armée du Myanmar. Dans le même esprit, nous demandons à l’UE et ses États membres d'assumer le leadership, au Conseil de Sécurité de l'ONU, de la demande de renvoyer la situation devant le Tribunal Pénal International (TPI), afin de faire en sorte que les crimes les plus graves soient jugés dans le cadre du droit international. »

« À notre grande déception, le rapport de l’ONU a confirmé le comportement honteux de la lauréate du Prix Sakharov et du Prix Nobel, Aung San Suu Kyi, qui n’a pas exploité sa position de chef de fait du gouvernement pour prévenir les événements à Rakhine. Une fois de plus, nous l’exhortons à utiliser sa position clé pour améliorer la situation inhumaine de la minorité rohingya, et pour traduire les auteurs des crimes en justice, y compris en coopérant avec le TPI. »

Victor Boştinaru, eurodéputé et viceprésident S&D, a ajouté ceci : 

« Le Groupe S&D était aux avant-postes de la lutte pour l’adoption par le PE des récentes résolutions, qui appelaient, entre autres, à l’envoi de cette mission onusienne d’établissement des faits. Si les constatations de la mission nous ont choqués, nous soutenons pleinement ses conclusions. En effet, le rapport qualifie de génocide les événements survenus dans l’État de Rakhine. Il s’agit de l’allégation la plus grave que l’ONU puisse lancer à l’encontre d’un pays. »

« Le Myanmar porte la lourde responsabilité de remédier de toute urgence à cette situation, sous peine de destruction de son processus de réforme démocratique. Par ailleurs, la communauté internationale doit aussi adopter une position commune et résolue. Dans cette optique, nous appelons le Conseil de Sécurité de l'ONU à imposer un embargo mondial total sur les armes à destination du Myanmar. »

« Enfin, n’oublions pas que c’était l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, dont nous portons encore le deuil, qui a fait une série de recommandations sur la manière d’aborder la situation au Myanmar. Nous devons appliquer celles-ci sans délai. Il s’agit de mettre fin immédiatement à ce génocide et de faire œuvre de justice. En effet, la meilleure manière de rendre hommage à son travail exceptionnel est de défendre quelques-unes des personnes les plus vulnérables du monde. »

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