L’Union européenne doit passer à la vitesse supérieure dans la transition vers une société durable, et elle doit le faire en plaçant le bien-être de tous au cœur de son projet pour la prochaine législature. Or, jusque-là l’UE n’a pas réellement saisi la nature profonde de la crise, qui est à la fois sociale et écologique. En effet, on ne peut s’attaquer au changement climatique, à la pollution ou à l’épuisement des ressources naturelles que par « l’écologisation de l’économie ». Les deux autres dynamiques du développement durable – le développement inclusif et le progrès socio-écologique – revêtent une importance égale. En conséquence, il faut adosser les politiques de l’avenir à ces trois dynamiques conjointes, afin de surmonter les crises qui sapent nos démocraties et qui minent l’Europe. Dans cette optique, les S&D ont lancé un nouveau programme global et radical pour l’Europe, qui devrait guider l’action de celle-ci après les élections européennes de 2019.

À la veille de l’adoption, ce 28 novembre, des propositions de la Commission européenne relatives à une stratégie à long terme concernant le climat et l'énergie, et en prévision de la publication, en janvier, de son document de réflexion sur le développement durable, les Socialistes & Démocrates présentaient ce 27 novembre 110 propositions pour un changement radical. Ce texte est le résultat de six mois de travail d’une commission indépendante, réunissant 30 politiciens et experts et codirigée par l’ancien premier ministre du Danemark, Poul Nyrup Rasmussen et l’ancienne ministre de l’Économie et du Travail de Grèce, Louka Katseli.

Les 110 propositions couvrent la nécessité de rendre le pouvoir aux populations dans nos démocraties affaiblies ; de refaçonner le capitalisme ; de reconstruire la justice sociale ; d’assurer un authentique progrès socio-écologique ; et de changer radicalement la manière de formuler les politiques économiques, sociales et environnementales de l’Union européenne.

 

Udo Bullmann, eurodéputé et président du Groupe S&D, a déclaré ceci :

« Notre système menace de se rompre, et les gens craignent la perte de contrôle. En effet, nos sociétés doivent s’adapter simultanément à la mondialisation, au changement climatique, à la révolution numérique – et ainsi de suite… »

« Or, pour assurer le bon fonctionnement de ces transformations et garantir qu’elles produisent un résultat positif, il faut radicalement changer notre approche. Il faut une approche consciente que la révolution numérique peut réduire les inégalités sociales et territoriales, au lieu de les augmenter. Il faut une approche qui montre qu’il est possible simultanément d’écologiser l’économie et d’améliorer la qualité des emplois. Il faut une approche consciente du fait que seule une société juste peut être libérale et démocratique, et ne laisser aucune chance aux nationalistes et aux extrémistes. »

« Avec les propositions avancées dans le rapport de la commission indépendante pour une égalité durable, notre Groupe montre le chemin vers une meilleure Europe, qui surmonte les inégalités et les frictions sociales. »

 

Kathleen Van Brempt, eurodéputée et viceprésidente S&D chargée de la durabilité, a ajouté ce qui suit :

« Nous nous sommes rendu compte que les nationalistes et les populistes récoltaient les fruits de la colère engendrée par la crise sociale, ce qui pourrait entraîner nos sociétés vers des protestations de masse et provoquer de graves perturbations. Il était également clair à nos yeux que la crise sociale et la crise écologique étaient intimement liées. En effet, la catastrophe écologique à laquelle nous sommes confrontés est avant tout une catastrophe sociale. Les personnes les plus vulnérables (celles qui vivent dans la pauvreté, les personnes âgées, les enfants…) en sont les premières victimes. Au bout du compte, toutefois, tous les humains seront affectés. »

« Par ailleurs, se contenter d’écologiser l’économie ne résoudra pas l’aggravation des inégalités. Car aujourd’hui, ce sont les plus pauvres et les plus précaires qui paient la facture de la crise écologique. Cela doit cesser. »

 

Éric Andrieu, eurodéputé et viceprésident S&D pour l’agriculture et la politique régionale, a précisé les éléments suivants :

« Ce travail est un pavé dans la mare néolibérale qui nous submerge depuis 40 ans et favorise l’hyperconcentration des richesses entre les mains de quelques-uns, au détriment du plus grand nombre. »

 

« Confronté aux défis majeurs qui nous attendent, le Groupe du parti des Socialistes & Démocrates européens a décidé d'une révision radicale de sa doctrine politique – fermement placée, dorénavant, sous le signe du développement durable. En effet, il faut cesser de voir l’Union européenne sous une seule perspective comptable. Face à l’hyperindividualisme contemporain, nous devons recréer du sens et proposer des alternatives à nos concitoyens. À l’instar de notre modèle agricole, l’Europe a besoin de nouvelles couleurs et perspectives à longue échéance. »

 

 

Mercedes Bresso, eurodéputée et viceprésidente pour les affaires économiques et sociales, a indiqué ceci :

« Nous avons déjà changé nos modes de travail internes du Groupe, afin de cesser de penser en silos. En effet, tout est interconnecté – et c'est cela l'approche que nous avons pratiquée par rapport aux prochaines perspectives financières. »

« Désormais, nous présentons notre vision politique sous forme d’un triangle équilatère, dont les côtés écologique, social et économique sont égaux. De plus, nous voulons pratiquer une approche de bas en haut, et inclure tout le monde. Par ailleurs, n’oublions pas que la moitié des citoyens de l’UE vivent éloignés des zones urbaines, et qu’ils sont les plus directement impliqués par la préservation de l'environnement et des ressources naturelles. Dans toutes nos politiques, nous devons toujours placer les gens à la première place et les impliquer. »

 

Le rapport complet est disponible ici, et la liste des experts indépendants ici.

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