Ce 19 janvier, le Parlement européen à Strasbourg a adopté une résolution intitulée « Le rôle du dialogue interculturel, de la diversité culturelle et de l’enseignement dans la promotion des valeurs fondamentales de l’UE ».
 
Cette résolution prolonge l’accord conclu par les ministres de l’Enseignement (la « déclaration de Paris »), suite aux attentats de Paris. Celui-ci préconisait des efforts conjoints pour éviter la marginalisation, l’intolérance, le racisme et la radicalisation et pour faire face à ces phénomènes. Il indiquait aussi qu’il fallait veiller à préserver le cadre de l’égalité des chances.
 
Dans le même esprit, la résolution propose des initiatives à tous les niveaux gouvernementaux. Elle demande que l'action extérieure et le programme de développement de l'UE fassent plus appel à la culture. Elle souligne le rôle unique que la culture - y compris l'apprentissage et la citoyenneté active – peut jouer dans la création de communautés fortes, confiantes, résilientes et cohésives.
 
Après le vote, l’eurodéputée S&D et rapporteuse du Parlement européen Julie Ward a déclaré ceci :
 
« L’enseignement et le dialogue interculturels sont cruciaux. Les enfants ne naissent pas pour haïr, il est donc vital d’intervenir sur ce plan dès le plus jeune âge. Or, l’autre peut nous faire peur. La meilleure façon d’y faire face est de dialoguer, de partager les pratiques différentes. Lorsque les gens se rencontrent, se parlent honnêtement et partagent leurs cultures, ils apprennent que nous sommes tous des êtres humains et avons des aspirations et des préoccupations communes. C’est l’essentiel. »
 
Le rapport présente tant les opportunités que les défis, en particulier au sujet des jeunes et du potentiel qu’ils représentent pour la société. Il se fonde sur une approche positive. Il indique que les récits différenciés qui résultent du dialogue interculturel, ainsi que la célébration de la diversité culturelle, peuvent créer de l’empathie, autonomiser les communautés marginalisées, encourager à pratiquer une citoyenneté plus active et répondre aux stéréotypes, aux préjugés et à la discrimination.
 
Petra Kammerevert, eurodéputée et coordinatrice S&D à la commission Culture et éducation, a ajouté ceci :
 
« Les événements de 2015 montrent clairement qu’une fois la haine semée, il est très difficile de surmonter la défiance et l’aliénation. Or, on sous-estime beaucoup trop l’immense pouvoir de la culture, et en particulier sa capacité à créer la confiance et la cohésion. Toutefois, la liberté des médias, de l'art et de la culture est une fois de plus menacée tant au sein qu'à l'extérieur de l'UE. Dans ces conditions, il est urgent de renouveler les dialogues interculturels, afin d'élaborer la confiance en Europe et à l’extérieur de celle-ci, et afin de motiver les gens à créer et à protéger une culture vivante et diversifiée. »
 
Le rapport a été demandé suite aux attentats contre Charlie Hebdo, au Danemark, et suite à l’adoption de la déclaration de Paris par les ministres de l'Enseignement. Toutefois, son importance et son urgence se sont démultipliés en raison de la crise des réfugiés et des nouveaux attentats de Paris en novembre.

Eurodéputés impliqués
Coordinatrice
Allemagne